Pneumologie
COVID-19 et surpoids : une plus grande sévérité de l’infection chez les sujets de moins de 50 ans
L’association du surpoids à un sur-risque de morbidité et de mortalité lors d'une infection COVID 19 chez les patients de moins de 50 ans est démontrée et l’adhésion de ces sujets à la stratégie de protection contre le COVID-19 doit être rigoureuse.
Une étude américaine rétrospective dont les résultats sont parus en décembre 2020 dans Cardiovascular Disease Registry, a cherché à démontrer l’existence d’une association entre le surpoids et l’augmentation du risque de morbidité et de mortalité par COVID -19 chez les sujets âgés de moins de 50 ans. Au total, les données issues de 88 hôpitaux ont été analysées. Les patients étaient tous inscrits au registre des maladies cardiovasculaires de l’American Heart Association. Les données ont été relevées jusqu’en juillet 2020. L’indice de masse corporelle a été classé selon les 3 grades de l’obésité de l’Organisation Mondiale de la Santé. Un groupe de patients ayant un poids normal a servi de groupe de référence.
Plus de ventilation mécanique et de décès chez les jeunes obèses
Peu d’études ont démontré l’effet de l’indice de masse corporelle sur la sévérité de l’infection par COVID-19 chez les sujets âges de moins de 50 ans, même si les observations laissent penser que celle-ci constitue un sur-risque de mortalité. Cette étude a utilisé un grand voume de patients puisque 7606 sujets ont été inclus. Près d’un tiers d’entre eux a eu recours à la ventilation mécanique ou est décédé à l’hôptial. Parmi eux, les personnes obèses de moins de 50 ans, tous stades d’obésité confondus, étaient majoritairement représentés, que ce soit pour le recours à la ventilation mécanique ou en cas de décès hospitalier. L’étude a également montré que ces mêmes sujets obèses et âgés de moins de 50 ans présentaient un risque plus élevé de maladie thrombo-embolique au cours de l’infection par COVID-19 et également un sur-risque d’avoir recours à la dialyse.
Un risque diminuant avec l’âge
Les auteurs de ce travail ont également affiné les résultats en fonction des tranches d’âge des sujets obèses ou en surpoids. Il est apparu que les risques de décès ou de recours à la ventilation mécanique étaient les plus élevés avant 50 ans, intermédiaires entre 51 et 70 ans et plus faibles chez les sujets âgés de plus de 70 ans. Lorsque l’indice de masse corporelle est supérieur à 50, ce sont les personnes de moins de 50 ans qui sont le plus à risque de décéder de l’infection par le COVID-19, de présenter un accident thrombo embolique ou d’avoir recours à la dialyse. En revanche, les valeurs élevées d’indice de masse corporelle ne semblent pas être associées aux complications cardiaques.
En conclusion, cette étude véhicule un message clair en matière de santé publique : une observation plus que rigoureuse aux mesures de prévention covid-19 chez toutes les personnes obèses doit être réalisée, y compris hcez les plus jeunes.