Pneumologie
BPCO : des biomarqueurs adaptés aux différents mécanismes d’exacerbation
L’utilisation de biomarqueurs diagnostiques adaptés peut justifier un traitement au cours des exacerbations de BPCO, en fonction de leur mécanisme physiopathologique. D’après un entretien avec Olivier LE ROUZIC.
Une revue de la littérature, dont les résultats sont parus en mars 2020 dans Thorax, a fait le point sur l’utilité des biomarqueurs diagnostiques dans le traitement et la prévention des exacerbations de BPCO. De nombreuses questions sont posées à l’issue de ce travail, puisque des mécanismes physiopathologiques différents peuvent être à l’origine des exacerbations, ce qui implique que la prévention et le traitement doivent également être différents.
Des mécanismes d’exacerbations différents
Le docteur Olivier LE ROUZIC, pneumologue au Centre Hospitalier Universitaire de Lille, rappelle que les biomarqueurs sont utiles pour prévenir les exacerbations de BPCO et adapter leur traitement. Il précise que cette revue de la littérature apporte une synthèse en posant les bonnes questions. En effet, l’idée que les exacerbations de BPCO sont homogènes est dépassée puisqu’elles peuvent être virales, bactériennes ou encore associées à une hyper-éosinophilie... Ces mécanismes physiopathologiques différents expliquent qu’elles ne répondent pas aux mêmes traitements, qu’ils soient préventifs ou curatifs.
Donc des traitements préventifs et curatifs différents
Olivier LE ROUZIC explique que les questions à poser sont les suivantes : dans quel cas les corticoïdes inhalés pourraient prévenir les exacerbations ? Quel est le rôle des éosinophiles en tant que biomarqueur variable et à quel seuil deviennent-ils un biomarqueur efficace ? La CRP et la procalcitonine sont-ils des biomarqueurs intéressants au cours des exacerbations bactériennes et quel est leur rôle sur la prescription d’antibiotiques ? Olivier LE ROUZIC insiste sur la nécessité de prendre en compte cette tendance qui montre que certains biomarqueurs peuvent avoir un intérêt au cours de la BPCO.
En conclusion, même si l’on manque encore de biomarqueurs suffisamment fiables et rapides pour identifier les causes des exacerbations de BPCO et leurs prises en charge, de nombreux travaux sont en cours pour apporter les preuves nécessaires.