Pneumologie

COVID 19 : pas plus d’exacerbations chez les asthmatiques COVID 19 +

COVID 19 : pas plus d’exacerbations chez les asthmatiques COVID 19 +

Les patients atteints de maladies respiratoires chroniques ne semblent pas augmenter leur risque d’exacerbations lors d’une infection par le COVID -19. Quelques explications... D’après un entretien avec Frédéric DE BLAY.

  • 07 Mai 2020
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    Un éditorial, paru en avril2020 dans le Lancet Respiratory Medicine, fait le pont sur le facteur de risque que représenteraient les maladies respiratoires chroniques en cas d’infection par le COVID 19. Une discussion entre la Société Française de Médecine du Travail, qui recommande aux personnes asthmatiques de s’arrêter de travailler pendant l’épidémie, la Société de Pneumologie de Langue Française et la Fédération Française d’Allergologie a été entamée pour répondre à cette question.

    Les asthmatiques ne se différencient pas des autres face au COVID 19

    Le professeur Frédéric DE BLAY, chef du service d’allergologie, d’asthmologie et de pathologie respiratoire de l’environnement au CHU de Strasbourg, précise que ce qui est rapidement apparu est que les patients atteints de BPCO ou d’asthme sont sous représentés dans la population atteinte de SARS COVID 19, alors qu’en automne et en hiver, les épidémies virales habituelles (rhinovirus, VRS, grippe...) les exposent à plus d’exacerbations. Il rappelle que, déjà en 2010, une étude avait montré qu’il y avait peu d’exacerbations d’asthme avec le coronavirus. Frédéric DE BLAY explique, qu’au CHU de Strasbourg, sur un collectif de 104 patients atteints de pneumonie à COVID 19, 23 seulement étaient asthmatiques. Ces derniers ne se différenciaient pas des autres patients et n’exacerbaient pas. Il s’agissait de patients de plus de 59 ans, obèses, DNID…

    Quelles explications à ce phénomène ?

    Frédéric DE BLAY émet des hypothèses pour expliquer l’absence d’exacerbation des pathologies respiratoires chroniques lors de la pneumonie à COVID 19. En premier lieu, le coronavirus a plutôt un tropisme pour les pneumocytes, via les récepteurs à l’enzyme de conversion, qui se trouvent plutôt dans les alvéoles que dans l’épithélium bronchique. D’autre part, la pneumonie à COVID19 provoque une chute drastique des éosinophiles, et l’on sait que ceux-ci sont directement liés à la sévérité de l’asthme. En dernier lieu, les corticoïdes inhalés auraient-ils un effet protecteur ?

    En conclusion, l’asthme n’est pas un facteur de risque de pneumopathie à COVID 19. Les asthmatiques qui sont des pneumopathies à COVID 19 n’exacerbent pas. Les arrêts de travail des patients asthmatiques pendant l’épidémie n’ont pas forcément d’intérêt…

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