Pneumologie
CBNPC : intérêt de la réintroduction d’une immunothérapie après un arrêt
Les bénéfices de la réintroduction d'une immunothérapie après un arrêt pour progression ou effets indésirables ont été démontrés, surtout après une réponse prolongée initiale. D’après un entretien avec Christos CHOUAID.
Une étude française, dont les résultats sont parus en février 2020, dans Lung Cancer, a démontré l’intérêt d’une réintroduction du nivolumab après un arrêt pour progression ou mauvaise tolérance, en cas de CBNPC métastatique. Une très large base de données a été utilisée puisque l’observation a porté sur les fichiers du PMSI depuis 2015. Tous les patients atteints de CBNPC stade, 4 ayant bénéficié initialement d’une chimiothérapie et de nivolumab, qu’ils ont dû interrompre, ont été inclus, après reprise du nivolumab dans un second temps. Au total, 10 000 sujets ont été inclus.
Des résultats en vraie vie
Le professeur Christos CHOUAID, chef de service en Recherche Clinique au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, explique que l’utilisation des données du PMSI a permis d’explorer une base de données nationale donc très volumineuse. L’applicabilité en vraie vie des résultats des essais cliniques sur l’efficacité du nivolumab a ainsi été prouvée. En effet, les résultats sont les mêmes que lors des essais cliniques alors que les populations observées ne sont pas sélectionnées : elles sont donc plus âgées et présentent plus de comorbidités.
Plus la première séquence est longue, plus l’intérêt est grand
Christos CHOUAID précise qu’un tiers des 10 000 patients inclus ont bénéficié d’une réintroduction du nivoulmab après arrêt de celui-ci. Il souligne que, plus la durée de l’immunothérapie initiale set longue plus sa réintroduction est satisfaisante. Une première séquence supérieure à 6 mois a provoqué une médiane de survie qui n’a pas encore été atteinte au moment de la publication des résultats. Reprendre une immunothérapie après l’interruption de celle-ci est donc une attitude acceptable, d’autant plus que la première séquence est longue.
En conclusion, non seulement l’efficacité du nivolumab en vraie vie est démontrée mais sa réintroduction après interruption d’une première séquence suffisamment longue apporte des résultats significatifs sur la survie, en cas de CBNPC métastatique.