Pneumologie

CBNPC: un gain de survie significatif avec la double immunothérapie

L’efficacité de la double immunothérapie dans le traitement du cancer bronchique non à petites cellules de stade avancé a été démontrée avec un allongement significatif de la survie globale, et  sans majoration de la toxicité. D’après un entretien avec Gérard Zalcman.

  • 02 Jan 2020
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    Une étude dont les résultats sont parus en septembre 2019, dans le New England Journal of Medicine, a cherché à montrer l’efficacité de la double immunothérapie en première ligne dans le traitement des cancers bronchiques non à petites cellules, versus un traitement par chimiothérapie ou un traitement par nivolumab seul. Le nivolumab et l’ipilinumab ont été associés. Deux groupes de patients ont été inclus, en fonction de leur expression ou non du PDL1. Au total, plus de 1700 patients ont été inclus. Les 1189 sujets forts expresseurs de PDL1 ont été séparés en trois bras: l’un a reçu l’association nivolumab/ipilinumab, l’autre du nivolumab seul et le troisième de la chimitohérapie. Les 550 sujets non expresseurs du PDL1 ont été séparés en trois groupes,: le premier a bénéficié de l’association nivolumab/ipilinumab, le deuxième d’une chimiothérapie seule et le troisième de l’association chimiothérapie/nivolumab.

     

    Un essai complexe dans son design mais encourageant

    Le professeur Gérard Zalcman, chef de service d’oncologie thoracique à l’hôpital Bichat, précise que la publication des résultats définitifs a seulement porté sur l’association nivolumab/ipilinumab versus la chimiothérapie, compte tenu de la complexité de l’essai. Les résultats ont montré une augmentation significative de la survie globale avec la double immunothérapie, sur un suivi médian de 30 mois, puisque 40 % des sujets ont survécu à 2 ans avec l’immunothérapie. La supériorité de la double immunothérapie sur la chimiothérapie en matière de survie globale est également significative chez les sujets non expresseurs du PDL1 (40% versus 23%).Gérard Zalcman insiste sur le fait que la validation de l’immunothérapie en première ligne n’est pas valable pour une population exigüe mais pour un ensemble de patents, puisque l’avantage persiste même après le cross-over.

     

    Une durée de réponse spectaculaire à moindre toxicité

    Gérard Zalcman souligne une durée de réponse spectaculaire au bout de 2 ans puisqu’elle est de 40% avec l’immunothérapie et de 5% avec la chimiothérapie. Il précise que plus les sujets sont expresseurs du PDL1, plus la réponse à la double immunothérapie est grande. Les effets secondaires observés n’ont pas été différents de ceux observés dans d’autres études d’immunothérapie, puisque un tiers des sujets a eu une toxicité de grade 3 ou 4, sachant que la chimiothérapie peut tuer 10% des sujets.  Gérard Zalcman conclue donc que le schéma thérapeutique avec la double immunothérapie présente un avantage très significatif et sans restriction sur la survie globale.

     

    En conclusion, cette étude apporte un message encourageant sur la supériorité de la double immunothérapie sur la monothérapie même si en France, la frilosité des autorités de santé provoque un décalage très délétè pour faire bénéficier les patients de cette avancée thérapeutique.

     

     

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