Pneumologie
Sclérodermie: Intérêt de l'échographie pour dépister une atteinte interstitielle pulmonaire.
L’échographie permet de dépister les atteintes interstitielles pulmonaires de la sclérodermie, et pourrait limiter la prescription de tomodensitométrie thoracique ou de radiographies. D’après un entretien avec Thomas Flament.
Une étude parue en octobre 2019 dans le Journal of Clinical Rheumatology,a cherché à montrer l’intérêt de l’échographie thoracique dans le dépistage des pneumopathies interstitielles liées à la sclérodermie versus le gold standard qu’est le scanner thoracique. Les échographies réalisées lors de cette étude ont permis un screening complet du thorax puisque les 72 espaces intercostaux ont été observés, ce qui rend cet examen exhaustif. Au total, 67 sujets ont été inclus, ce qui est assez avantageux pour ce type d’étude.
Trouver des critères fiables pour dépister l’atteinte pulmonaire de la sclérodermie
Le docteur Thomas Flament, pneumologue au CHU de Tours, rappelle qu’un grand nombre d’études ont déjà été réalisées pour préciser l’intérêt de l’échographie thoracique dans la sclérodermie. Il explique que cette étude est intéressante car elle est prospective et a inclus un nombre conséquent de patients. De plus, elle tire son originalité dans le nombre de lignes B visualisées nécessaires pour faire le diagnostic. En effet, les études précédentes avaient déterminé un cut-off à 10 lignes B. Ici, le cut-off est à 6 lignes, ce qui confère une plus grande sensibilité à cette étude.
Une pratique encore à définir
Thomas Flament explique que si l’on sait reconnaitre les lignes B à l’échographie, la façon de réaliser cet examen est encore discutée. Il n’existe pas de recommandations précisant une façon de compter définie et si l’observation des 72 espaces intercostaux est nécessaire ou pas. De la même manière, il n’y a pas de consensus sur le nombre de lignes B observées qui doit conduire à la tomodensitométrie. Cependant, Thomas Flament précise que l’examen des 72 espaces intercostaux est réalisable en cabinet de consultation puisqu’il peut être fait en 10 minutes.
En conclusion, cette étude bien construite confirme que l’échographie thoracique est utile pour dépister la pneumopathie interstitielle de la sclérodermie, en association avec la clinique et les EFR. Elle est déjà parfois réalisée en pratique courante mais nécessite encore un consensus plus abouti.