Asthme : la triple thérapie efficace mais pour qui ?

La triple thérapie dans l'asthme a un effet de faible amplitude par rapport à l'association CSI/LABA et l’identification des patients à qui elle serait favorable n’est pas encore évidente. D’après un entretien avec Alain Didier.

Deux études, dont les résultats sont parus en octobre 2019, dans le Lancet ont cherché à évaluer la supériorité d’une triple thérapie sur la réduction du risque d’exacerbation chez les asthmatiques. La première étude comportait 2 bras comparant une bithérapie versus une trithérapie en ajoutant un anticholinergique et en utilisant un seul inhalateur, donc en double aveugle. L’effet sur le VEMS et le nombre d’exacerbations a ensuite été observé. La seconde étude comportait 3 bras, et n’était pas en double aveugle. Au total, plus de 2600 sujets ont été inclus.

Un bénéfice peu significatif

Le professeur Didier Alain, chef de service de pneumologie au CHU de Toulouse, précise que les résultats de ces études ont montré une efficacité avec une significativité à 23%. Il explique donc que le bénéfice d’une triple thérapie existe réellement mais qu’il reste marginal, car la significativité a été obtenue en associant 2 essais cliniques. Le point fort de ces études réside dans le nombre de sujets inclus qui dépasse 2600 mais ces travaux ne déterminent pas quels sont les types de patients qui en tirent bénéfice, ce qui aurait un intérêt en pratique clinique.

Un système d’inhalation unique intéressant pour les patients

Didier Alain insiste sur le fait que l’utilisation d’un inhalateur unique microdosé comportant la triple thérapie constitue une simplification en pratique quotidienne. Cependant, les deux études n’ont pas évalué la « préférence patient » sur ce système d’inhalateur. Il semble logique qu’un mécanisme simplifié serait préférable mais cela reste encore à déterminer.

En conclusion, la triple thérapie a certainement une efficacité dans l’asthme même si cela ne constitue pas une nouveauté. Il reste à déterminer pour quels patients et à évaluer si un système d’inhalation unique convient à ces malades, pour un véritable intérêt pratique.