Pneumologie
CBNPC : changement de profil évolutif avec le pembrozilumab
Les résultats de l’étude Keynote-001, renforcés par l’étude Keynote-024, montrent une augmentation significative de la survie à 5 ans des sujets atteints de CBNPC métastatique avec le pembrolizumab. D’après un entretien avec Nicolas Girard.
Les résultats de l’étude de phase 1 Keynote-001, sont parus en juin 2019 dans le Journal of Clinical Oncology et montrent l’intérêt du pembrolizumab en traitement du CBNPC métastatique, expresseur du PDL1. Deux cohortes ont été étudiées. La première comportait des sujets en situation avancée, après échec de la chimiothérapie, et la seconde comportait des sujets traités d’emblée par pembrolizumab.
Une efficacité du pembrolizumab d’emblée et en situation avancée
Le Professeur Nicolas Girard, chef de service de l’Institut du Thorax Curie-Montsouris à Paris, rappelle, qu’historiquement, les CBNPC métastatiques étaient traités par chimiothérapie en première intention, avec 50% de patients décédés à un an. Le pembrolizumab en monothérapie d’emblée ou après échec de la chimiothérapie a permis d’obtenir 30% de survie à 5 ans chez les sujets forts expresseurs de PDL1. Nicolas Girard relève que ces données sont issues d’essais de phase précoce, avec des patients très sélectionnés, donc elles nécessitaient d’être confirmées.
L’étude de phase 3 Keynote 024 en renfort
Nicolas Girard expose la confirmation de ces données par les résultats de l’étude randomisée de phase 3 Keynote-024, dont les résultats viennent d’être communiqués. Le recul à près de 4 ans montre une survie de 40% avec le pembrolizumab d’emblée versus 20% dans le bras contrôle, qui a pu bénéficier du pembrolizumab par la suite. Il apparait donc que 40% des sujets atteints de CBNPC métastatique, forts expresseurs de PDL1, sont en vie sur le long terme, même si le pembrolizumab est administré après échec de la chimiothérapie.
En conclusion, le pembrolizumab en monothérapie change très favorablement le profil évolutif des sujets atteints de CBNP métastatique et cette situation pourrait laisser entrevoir la guérison, chez les sujets forts expresseurs de PDL1.