Pneumologie
Valves endo-bronchiques efficaces même chez les patients les plus sévères
L’efficacité des valves endo-bronchiques a déjà été prouvée chez les patients avec une altération du VEMS peu sévère mais elles sont aussi efficaces chez les patients avec une altération sévère de leur capacité d'exercice liée à la distension. D’après un entretien avec Thomas EGENOD.
Une étude dont les résultats sont parus en novembre 2024 dans l’European Respiratory Journal Open Research, a cherché à évaluer l’efficacité de la réduction de volume pulmonaire par valves endo-bronchiques chez les patients emphysémateux sévères ayant un VEMS et un test de marche de 6 minutes altéré. Il s’agit d’une étude allemande multicentrique, issue d’un registre de patients. Ceux-ci ont été séparés en deux groupes, l’un comprenant 55 sujets ayant un test de marche de 6 minutes inférieur à 140 mètres et l’autre comportant 365 patients ayant un test de mache supérieur à 140 mètres. L’ensemble des deux groupes ne montrait pas de différence significative en termes de poids ou de paramètres fonctionnels mais des différences significatives existaient sur la qualité de vie et le score de dyspnée. Ils ont tous bénéficié de ka pose de valves endo-bronchiques.
Des essais avec des patients jusque-là hyper-sélectionnés
Le docteur Thomas EGENOD, pneumologue dans l’unité d’oncologie thoracique, au Centre Hospitalier de Limoges, explique que la diminution de volume par valves endo-bronchiques chez les patients emphysémateux est disponible en Franc en soins courants mais que la plupart des essais cliniques ont été réalisés avec des patients hyper-sélectionnés et il existe un manque de données concernant les patients plus sévères, notamment avec un VEMS très altéré. Il mentionne qu’un seul essai avait été réalisé sans inclure le test de marche de 6 minutes comme critère de sélection. Thomas EGENOD félicite ce travail au cours duquel les patients inclus sont issus d’un registre de patients qui ont tous été traités mais pas inclus dans les essais thérapeutiques. Dans cette étude la païens ayant un test de marche inférieur à 140 mètres ont été inclus et ce test de mache a été utilisé pour évaluer le retentissement fonctionnel de la BPCO et son pronostic.
Une efficacité prouvée chez les patients plus sévères
Thomas EGENOD relève que les résultats de ce travail ont montré qu’il n’existait pas de différence significative entre les deux groupes de patients en termes de complications que ce soit les pneumothorax, les exacerbations d’insuffisance respiratoire ou même le décès. Il précise que l’on pouvait s’attendre à des résultats plus nuancés mais il n’existe pas plus de différence significative sur le VEMS ou le volume résiduel. L’amplitude de gain sur le test de marche est plus importante chez les patients ayant initialement un test de marche inférieur à 140 mètres, la moyenne étant de 26 mètres supplémentaires. Thomas EGENOD souligne qu’il y a plus de patients répondeurs dans le groupe de patients les plus sévères (48% versus 26%), mais que ceci est logique et doit inciter à rester prudent. Toutefois, ces résultats démontrent que la réduction de volume par valves endo-bronchiques fonctionne chez ce type de patients, plus sévères.
En conclusion, la réduction de volume par valves endo-bronchiques est déjà réalisée en pratique chez les patients emphysémateux plus sévères mais ce travail est le premier à l’avoir prouvé. Les données issues d’un registre multicentrique apportent une grande solidité à ces résultats.