Pneumologie
Réponse immune aux agressions pulmonaires, le cerveau aux commandes ?
Le système neurologique aurait un rôle dans la réponse aux agressions pulmonaires, quelle que soit leur origine, grâce à une interaction entre certaines cellules de l’appareil respiratoire avec les nerfs avoisinants. Ce phénomène pourrait offrir de nouvelles perspectives thérapeutiques, en complément des thérapies classiques.
Une étude, dont les résultats sont parus dans l’European Repsiratory Review, en juin 2024, a fait le point sur le rôle de la reconnaissance neuronale dans la régulation des atteintes respiratoires, qu’elles soient virales, bactériennes, allergiques, issues de la pollution ou du tabagisme. Il s’agit d’une revue de la littérature au cours de laquelle les auteurs ont observé le rôle des nerfs trijumeaux, glossopharyngés, vagues, issus de la racine dorsale spinale et sympathiques sur les voies respiratoires. Ils ont également observé les cellules qui, situées à certains endroits des voies respiratoires, permettent une projection des nerfs dans leur direction, formant une unité de reconnaissance neuroépithéliale qui améliore la capacité de reconnaissance neuronale. Il s’agit, entre autres, des cellules neuroendocrines pulmonaires, des cellules en brosse, des papilles gustatives, etc…
Un processus bien coordonné mais complexe
Il existe des interactions complexes entre le système respiratoire et le système immunitaire, probablement régulées par le système nerveux. Ce processus permet la détection des agents pathogènes et l’initiation de la réponse à leur agression. Il permet ainsi d’assurer la santé respiratoire. Ce système de détection permet aussi de réagir aux agressions par les agents polluants. Il est nécessaire comprendre comment ce mécanisme fonctionne car cette connaissance permettrait sans aucun doute de développer des traitements bien ciblés contre les maladies respiratoires.
Un rôle des neurones dans la détection des pathogènes ?
Les auteurs de ce travail ont décrit le rôle des neurones dans la détection des agents pathogènes et la réponse, notamment concernant les principaux virus( herpès, VRS, grippe…) et bactéries (tuberculose, pseudomonas aeruginosa, staphylocoque…) responsables d’infections respiratoires. Ils ont également étudié le rôle des neurones dans la réaction aux allergènes, aux polluants atmosphériques et au tabagisme. Partant de ces résultats , ils ont évoqué les perspectives d’une approche médicale et thérapeutique différente, constituant une alternative aux médicaments et à la chirurgie, qui serait représentée par la médecine bioélectronique et sont même allés jusqu’à imaginer que la respiration par la médiation pourrait représenter une thérapie d’appoint.
En conclusion, le système nerveux pourrait influer sur la réponse aux agressions du système respiratoire par des agents pathogènes. Ce phénomène n’est pas encore bien élucidé mais sa compréhension plus précise pourrait permettre d’apporter de nouvelles réponses à la prise en charge des pathologies respiratoires liées à des agents pathogènes.