Pneumologie
Fibrose pulmonaire idiopathique : mortalité en hausse en Europe
Le taux de mortalité de la fibrose pulmonaire idiopathique en Europe présente une augmentation constante, mais des disparités très significatives ont été observées entre les différents pays européens, ce qui suggère que ces résultats sont probablement très largement sous-estimés.
Une étude, dont les résultats sont parus en juin 2024 dans l’European Respiratory Journal, a cherché à évaluer l’augmentation du taux de mortalité par fibrose pulmonaire idiopathique en Europe. Pour cela, les auteurs ont extrait les données sur la mortalité liée à la fibrose pulmonaire idiopathique de la CIM-10 dans 24 pays européens. Ils ont utilisé la base de données EUROSTAT, issue de l’Institut Européen de Statistiques. Ils ont estimé le nombre de décès par fibrose pulmonaire idiopathique enregistrés entre 2013 et 2018 , par sexe, dans chaque pays. Ils ont ensuite comparé entre elles les valeurs trouvées pour chaque pays et ont observé les tendances annuelles des ratios de taux de mortalité par un modèle de régression segmenté.
Une augmentation constante de la mortalité
Plusieurs études avaient déjà montré une tendance à l’augmentation de la mortalité par fibrose pulmonaire idiopathique, notamment au Royaume-Uni. Les auteurs de ce travail ont donc souhaité faire des estimations contemporaines européennes précises de l’évolution de ce taux de mortalité. Les résultats de ce travail ont montré que le taux de mortalité globale moyen entre 2013 et 2018 était de3,90 pour 10 000 personnes-années. Ils ont surtout montré que ce taux était en constante augmentation sur les cinq années d’observation puisqu’il était de 3,70 en 2013 et de 4,00 en 2018 avec une variation annuelle moyenne de 1,74%. Ces résultats doivent donc inciter à une réflexion encore plus approfondie sur les retards diagnostic et sur les stratégies de prise en charge.
Des disparités selon les pays européens
Au-delà de l’augmentation globale de la mortalité liée à la fibrose pulmonaire idiopathique en Europe, des différences significatives ont été observées entre les pays. Les taux les plus élevés ont été retrouvés en Irlande, au Royaume-Uni et en Finlande alors que les taux les plus bas ont été observés en Bulgarie. Les taux moyens ont été retrouvés en Allemagne, en Grèce, en Italie, au Portugal, aux Pays-Bas et en Slovénie. Aujourd’hui, plus de 17 000 décès annuels liés à la fibrose pulmonaire idiopathique sont recensés en Europe mais les auteurs de cette étude estiment que compte-tenu des disparités observées entre les différents pays, ce taux de mortalité est très probablement sous-estimé.
En conclusion, la fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie qui tue de plus en plus et des travaux doivent encore être menés pour éviter les retards diagnostics, optimiser la prise en charge et les stratégies thérapeutiques pour augmenter la survie de ces patients et améliorer leur qualité de vie et de fin de vie…