Pneumologie
Bexotegrast : une phase 2 prometteuse pour la fibrose pulmonaire idiopathique
Un essai de phase 2 cherchant à démontrer l’efficacité et l’innocuité du bexotegrast dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique a apporté des résultats très prometteurs dans la prise en charge de cette maladie qui altère considérablement la qualité de vie de ces patients progressivement dyspnéiques et qui peut les amener au décès.
Une étude, dont les résultats sont parus en juin 2024 dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, a cherché à démontrer l’efficacité et l’innocuité du bexotegrast dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique. Il s’agit d’un essai clinique multicentrique de phase 2, randomisé. Tous les patients inclus étaient atteints de fibrose pulmonaire idiopathique et ont reçu, une fois par jour, soit une dose de 40 mg, soit de 80 mg, soit de 160 mg soit de 320 mg de bexotegrast ou encore un placebo. Certains avaient un traitement de fond par pirfenidone ou nintedanib. Les sujets ont été traités pendant 12 semaines minimum. Le critère d’évaluation principal était l ’incidence des événements indésirables liés au traitement et les critères d’efficacité comprenaient les modifications de la capacité vitale forcée, l’étendue des lésions fibrotiques et les modifications des biomarqueurs de la fibrose.
Un effet anti-fibrosant possible
Le bexotegrast est un anti-TGFbéta, encore expérimental, administré par voie orale, en prise quotidienne unique, qui représenterait un traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique. Les résultats de cet essai de phase 2 ont montré que les patients qui avaient reçu le bexotegrast avec une diminution du déclin de la capacité vitale forcée, par rapport à ceux ayant reçu le placebo, qu’ils aient bénéficié d’un traitement de fond antérieurement ou non. De plus, l’imagerie par tomodensitométrie, aurait montré un effet anti-fibrosant, dose-dépendant. Les biomarqueurs associés à la fibrose ont également été diminués. Cet essai est donc très en faveur d’une efficacité du bexotegrast sur la fibrose pulmonaire idiopathique tant sur l’amélioration des manifestations cliniques que sur l’effet anti-fibrosant.
Un bon profil de tolérance
Le bexotegrast a également présenté un bon profil de tolérance avec une incidence d’évènements indésirables liés au traitement à peu près équivalente dans le groupe traité et dans le groupe ayant reçu le placebo. L’évènement indésirable le plus fréquent était digestif avec essentiellement de la diarrhée. Cet effet secondaire était plus fréquemment rencontré chez les patients traités également par nintedanib. Il est probable que l’association des deux médicaments soit à l’origine des troubles digestifs. Le profil de tolérance du bexotegrast est donc tout à fait acceptable.
En conclusion, cet essai de phase 2 est très prometteur sur l’efficacité anti-fibrosante et sur la tolérance du bexotegrast chez les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique. La phase 3 est donc attendue avec grande impatience, dans l’espoir de proposer un nouveau traitement efficace à ces patients au pronostic sombre.