Diabétologie
DT2 : bénéfices du contrôle précoce de la glycémie maintenus à très long terme
Tendre à la normalisation des valeurs de glycémie tôt après le diagnostic de diabète de type 2 a des effets positifs sur le risque de complications cardiovasculaires durant la vie entière, selon de nouvelles données issues de la cohorte UKPDS.
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L’étude UKPDS (UK Prospective Diabetes Study), qui avait inclus quelques 5 100 patients suivis pendant 20 ans, avait démontré les bénéfices d’un contrôle intensif précoce de la glycémie sur le risque de complications à long terme, et ce même si après quelques années de suivi les taux d’hémoglobine glyquée devenaient comparables dans les deux bras de l’étude (metformine, sulfonylurées et /ou insuline versus traitement conventionnel fondé sur la diététique essentiellement).
Les données publiées à l’issue d’un premier suivi de 10 années supplémentaires post-étude avaient souligné le maintien de ces bénéfices cardiovasculaires sur le long terme, 30 ans après l’inclusion donc.
44 ans de suivi
Les données publiées dans le Lancet, après 14 nouvelles années de suivi, confirment l’impact positif du contrôle étroit de la glycémie au moment du diagnostic sur le risque de complications cardiovasculaires. Elles portent sur 1 489 des 1 525 participants à l’étude encore vivants, dont les informations colligées par le NHS ont été analysées. A la fin des 14 années de suivi supplémentaires, ils étaient en moyenne âgés de 80 ans.
Moins de décès, d’IDM et de complications microvasculaires
Elles mettent en effet en évidence une réduction de 10 % du risque relatif de décès de toute cause (p = 0,015), de 17 % du risque d’infarctus du myocarde (p = 0,002) et de 26 % du risque de complications microvasculaires (p < 0,0001), soit des baisses du risque absolu respectivement de 2,7 %, 3,3 % et 3,5 %.
Comparativement au traitement conventionnel, le contrôle précoce de la glycémie par la metformine se traduit à très long terme par une baisse de 20 % de risque de décès de toute cause (p = 0,01) et de 31 % du risque d’infarctus du myocarde (p = 0,003). Ce qui correspond à des baisses du risque absolu de 4,9 % et 6,2 %.
Pas d’impact sur les AVC ni la maladie artérielle périphérique
Les auteurs de ce travail ne rapportent pas de différence entre les deux bras de traitement, intensif versus standard, quant au risque d’accident vasculaire cérébral ou de maladie artérielle périphérique, ni de réduction du risque d’atteinte microvasculaire dans le bras metformine comparativement au traitement conventionnel.
Un mécanisme mal élucidé
Au total, cette étude confirme l’importance d’un contrôle étroit et rapide de la glycémie dès le diagnostic. Ce constat peut être expliqué par la théorie de la mémoire glycémique, considérant que les bénéfices acquis ne se perdent pas ou qu’à l’inverse les dommages initiaux en lien avec un mauvais contrôle de la glycémie conduisent à des modifications physiopathologiques irréversibles.