Pneumologie
Asthme : plan d’action et éducation thérapeutique indispensables
Les plans d’action écrit pour l’asthme, indissociable des programmes d’éducation thérapeutique ont montré leur efficacité dans la prise en charge de l’asthme. Ils restent toutefois sous-exploités, par manque de temps et probable manque de formation des praticiens médicaux et paramédicaux. D’après un entretien avec Thibaud SOUMAGNE.
Une étude française, dont les résultats sont parus en janvier 2024 dans la Revue de Maladies Respiratoires, a fait le point sur l’utilisation des plans d’action pour l’asthme et proposé des axes d’amélioration à destination des pneumologues et des pneumo-pédiatres ; Pour cela, es auteurs ont recensé tous les plans d’actions proposés par les pneumologues et ont réalisé un tableau synoptique de ces plans d’action. Ils ont ensuite adressé un questionnaire au pneumologues et aux pneumo pédiatres, afin d’évaluer leur utilisation de ces plans d’action et de recueillir les éléments limitant cette utilisation. Au total, 110 praticiens ont répondu, ce qui représente seulement 4% de la population des pneumologues et pneumo pédiatres. Les résultats ont montré que 65% des praticiens administraient un plan d’action écrit à leurs patients asthmatiques.
Une insuffisance d’exploitation des plans d’action
Le docteur Thibaud SOUMAGNE, et auteur de cette étude, pneumologue dans le service de pneumologie soins intensifs et endoscopies bronchiques, de l’Hôpital Européen Georges-Pompidou à Paris, explique qu’en France, les plans d’action écrits pour l’asthme sont assez peu utilisés et que les résultats de ce travail montrant 65% d’utilisateurs sont probablement surestimés compte tenu du faible nombre de répondeurs. Il souligne l’intérêt de l’association de ces plans d’action aux programmes d’éducation thérapeutique. En effet, cette combinaison a déjà montré une amélioration du contrôle de l’asthme, une diminution de symptômes et une baisse du nombre de recours aux soins urgents, les patients s’auto-gérant de manière plus efficace à leur domicile. Thibaud SOUMAGNE précise également que les résultats de ce travail ont montré que ce plan d’action écrit est plus souvent présenté par le médecin et rarement par les infirmières. De plus, il serait présenté en moins de 10 minutes et un tiers seulement des plans d’action est associé à un programme d’éducation thérapeutique. Or, il faut beaucoup plus de temps pour présenter un plan d’action écrit, qui, de surcroît, n’est pas efficace s’il n’est pas adossé à l’éducation thérapeutique.
Une mise à disposition simple des plans d’action pour les pneumologues
Thibaud SOUMAGNE estime qu’il est nécessaire d’encourager le développement des plans d’action écrits pour l’asthme et l’adhésion aux programmes d’éducation thérapeutique. Pour cela, il évoque l’idée de formées des infirmières de pratiques avancées, afin de pallier le manque de temps médicale. De plus, il rappelle l’importance d’idée initiale de ce travail qui était de récupérer les plans d’action utilisés pour en faciliter l’accès en les mettant à disposition des praticiens via le site de la SPLF. Au total, plus de 40 plans d’action, issus de différents centres ont été recensés et mis disposition sur le site de la SPLF pour les praticiens qui manquent de temps pour en créer un. Ces plans d’action sont réutilisables ou peuvent servir d’inspiration pour de nouveaux modèles .
En conclusion, il est indispensable de développer l’utilisation des plans d’action écrits pour l’asthme, qui ont déjà démontré leur efficacité dans la prise en charge de ces patients. Un accès à ces plans d’action est désormais facilité sur les sites de sociétés savantes de pneumologie et l’incitation à la formation des personnels paramédicaux doit être vivement encouragée...