Neurologie

Maladies du spectre MOG : quelle efficacité des traitements immunoactifs ?

Une étude rétrospective semble montrer un bénéfice des immunoglobulines IV sur les autres traitement immunosuppresseurs dans les MOGAD

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  • 13 Fév 2024
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    Le traitement de fond des maladies du spectre MOG (MOGAD) ne fait pas l’objet d’un consensus à l’heure actuelle en l’absence d’essais cliniques randomisés. La maladie évolue sous une forme monophasique dans un grand nombre de cas, mais certains patients peuvent présenter des rechutes précoces soulevant l’indication à instaurer un traitement immunoactif.

    Par similarité phénotypique avec les maladies du spectre NMO, les anti-CD20 ont été largement utilisés dans la MOGAD mais avec une expérience décevante en termes d’efficacité. Le recours à d’autres traitements immunosuppresseurs (tocilizumab, azathioprine, mycophénolate), aux corticoïdes au long cours et aux immunoglobulines polyvalentes (IgIV) a été rapporté dans de courtes séries.

    Une étude rétrospective sur les MOGAD

    Deux équipes du Massachussetts ont rapporté récemment les résultats d’une étude rétrospective visant à décrire l’efficacité de divers traitements immunoactifs dans les MOGAD. Les patients inclus dans cette étude devaient présenter une MOGAD définie selon les critères diagnostiques de 2023, avec une évolution à rechute (survenue d’au moins 2 poussées au moment de la mise en route du traitement)

    Sur 145 patients initialement identifiés, 88 ont pu être analysés, dont 59 patients adultes et 29 patients chez qui la maladie avait démarré à un âge moyen de 9 ans. Les caractéristiques démographiques étaient par ailleurs classiques, avec une prépondérance féminine et le suivi moyen était de 6.7 ans.

    Les immunoglobulines feraient mieux que les anti-CD20

    Les traitements les plus souvent employés étaient la prednisone au long cours, le mycophénolate mofétil, les anti-CD20 et les IgIV. A noter que seulement 6 patients avaient reçu un anti IL-6R, avec une durée de suivi courte et ce traitement n’a pas pu être évalué dans cette étude.

    Le taux annualisé de poussées dans l’année précédant la mise en route du traitement était de 1.13. Les résultats ont montré que les IgIV procuraient la meilleure protection sur le taux annualisé de poussée qui chutait à 0.11 après mise en route du traitement. 72% des patients étaient libres de poussée. Le schéma posologique optimal était de 2g/kg de poids corporel administrés de manière mensuelle.

    A l’inverse, sous anti-CD20, le taux annualisé de poussées était de 0.54 et 33% des patients étaient libres de poussée. Sous corticoïdes et sous MMF, le taux annualisé de poussée sous traitement était de 0.46 et le taux de patients libres de poussée était de 47% et 49%, respectivement.

    Des données désormais étudiées en prospectif

    Bien entendu, le caractère rétrospectif, non randomisé de cette étude impose la prudence dans l’interprétation des résultats. Elle confirme cependant la moindre efficacité des anti-CD20 dans ce spectre de maladie, ainsi que le rôle potentiel des IgIV dont le rapport bénéfice/risque semble ici particulièrement intéressant.

    Plusieurs études prospectives, randomisées en double aveugle sont en cours dans les MOGAD pour évaluer l’efficacité de divers traitements immunoactifs.

     

    Référence :

    Bilodeau PA, Vishnevetsky A, Molazadeh N, et al. Effectiveness of immunotherapies in relapsing myelin oligodendrocyte glycoprotein antibody-associated disease. Multiple Sclerosis Journal. 2024;0(0). doi:10.1177/13524585241226830

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