Diabétologie
Diabète de type 2 obèse : diminution des idées suicidaires avec un aGLP-1
Une étude rétrospective de cohorte examine l'association entre le semaglutide et l'idée suicidaire, révélant une réduction du risque chez les patients obèses ou diabétiques.
- Andranik Hakobyan/iStock
Le semaglutide est un agoniste du récepteur du GLP-1 utilisé pour traiter le diabète de type 2 (Ozempic) et l'obésité (Wegovy). Bien que ce traitement ait été associé à une perte de poids significative et à une amélioration de la glycémie, des préoccupations ont été soulevées quant à son impact potentiel sur la santé mentale des patients.
Par exemple, le Rimonabant a été secondairement retiré du marché malgré son efficacité anti-pondérale, en raison d’une augmentation du nombre de suicides. Une étude rétrospective de cohortes vise à évaluer l'association entre le semaglutide et le risque d’idées suicidaires chez les patients obèses ou atteints de diabète de type 2.
Une diminution robuste du risque de suicide
L'étude a inclus un total de 232 771 patients sans antécédents d'idée suicidaire. Les résultats ont montré que le semaglutide était associé à une diminution de l’incidence d'idée suicidaire par rapport aux autres médicaments anti-obésité ou anti-diabète. Cette réduction de risque a été retrouvée quel que soit l’âge, le sexe ou l’origine ethnique.
Pour les patients sans antécédents d'idée suicidaire, le risque d'idée suicidaire était de 0,11 % dans le groupe semaglutide et de 0,43 % dans le groupe de médicaments anti-obésité ou anti-diabète non-GLP1R agonistes. Le hazard ratio (HR) était de 0,27 (IC à 95 % : 0,20 - 0,36), indiquant une réduction de 73 % du risque d’idée suicidaire chez les patients traités par semaglutide. Des réductions de risque similaires ont été observées chez les patients avec antécédents d'idée suicidaire, avec un HR de 0,39 (IC à 95 % : 0,28 - 0,53) pour le suivi d'un an et un HR de 0,58 (IC à 95 % : 0,49 - 0,72) pour le suivi de trois ans.
Une gigantesque base de données
Les données ont été collectées et analysées à l'aide de la plateforme TriNetX Analytics, offrant un accès aux dossiers de santé électroniques agrégés de 100,8 millions de patients provenant de 59 organisations de soins de santé aux États-Unis.
Des appariements de scores de propension ont été effectuées afin d’ajuster sur de potentiels biais : données démographiques, socio-économiques, mésusage de substance, co-morbidité psychiatrique, trouble du comportement, chirurgie bariatrique, douleurs, etc.
Conclusion et perspectives
Ces résultats soulignent la sécurité d’utilisation du semaglutide, voire un intérêt pour la diminution des idées suicidaires chez des individus traités pour leur diabète de type 2 ou leur obésité. Des études supplémentaires pourraient explorer les mécanismes sous-jacents de cette association, et évaluer l'impact clinique à long terme du semaglutide sur la santé mentale des patients.
Les résultats de cette étude pourraient également avoir des implications pour la prescription de médicaments anti-obésité ou anti-diabète chez les patients à risque d'idée suicidaire.