Pneumologie

CBNPC : intérêt de l’association osimertimib/chimiothérapie

Du nouveau en première ligne dans les cancers broncho pulmonaires non à petites cellules avec mutations EGFR classiques: l’association de l’osimertimib à la chimiothérapie montre un allongement de la durée de réponse significatif. Cela pourrait devenir un nouveau standard thérapeutique. D’après un entretien avec Alexis CORTOT.

  • 11 Jan 2024
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    Une étude, dont les résultats sont parus en décembre 2023 dans le New England Journal of Medicine, a cherché à démontrer l’intérêt d’associer une chimiothérapie classique au traitement par osimertimib chez les patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules, porteurs des mutations EGFR classiques (del-ex19, L858R), retrouvées dans 90% des cas. Il s’agit de l’étude FLORA2 au cours de laquelle les auteurs sont partis de l’idée que  l’association d’une chimiothérapie à l’osimertimib pourrait réduite le pool de cellules tumorales et donc l’émergence de clones résistants, la chimiothérapie ayant une action indifférenciée sur les cellules tumorales alors que certaines cellules sont résistantes à l’osimertimib. Cette association pourrait repousser la progression. les patients inclus étaient donc tous atteints de CBNPC mutés EGFR, à savoir une prédominance féminine, asiatiques pour la plupart, non-fumeurs et porteurs de métastases cérébrales pour 40% d’entre eux. Le critère principal d’évaluation était la survie sans progression.

     

     

    Une association qui pourrait repousser la progression

     

    Le professeur Alexis CORTOT, chef du service de pneumologie et oncologie thoracique du Centre Hospitalier Universitaire de Lille, rappelle qu’à ce jour, les patients atteints de CBNPC à un stade avancé et traités par osimertimib ont une survie sans progression de 18 mois et une survie globale de trois ans et que ces patients progressent systématiquement sous osimertimib,. Des mécanismes de résistance ont été identifiés et les stratégies thérapeutiques sont alors soit de proposer une nouvelle thérapie ciblée soit une chimiothérapie. Alexis CORTOT souligne que deux études ont déjà montré l’efficacité de cette stratégie thérapeutique et qu‘il s’agit ici d’une étude de phase 3, comparant l’efficacité de l’ osimertimib seul  versus osimertimib associé à la  chimiothérapie. Il explique que le design de ce travail est bon et que les résultats sont positifs, pour tous les sous-groupes de patients analysés, notamment pour les patients porteurs de métastases cérébrales.

     

     

    Une différence significative sur la durée de réponse

     

    Alexis CORTOT précise que ces résultats ne montrent pas de bénéfice majeur en terme de taux de réponse et que la différence se fait surtout sur la durée de réponse. Les données sont encore trop immatures pour exprimer un bénéfice en survie globale. L’importance de recevoir une chimiothérapie à un moment donné est démontrée mais doit-elle être administrée d’emblée avec l’osimertimib , ou à un autre moment, par exemple au moment de la progression sous osimertimib ? Alexis CORTOT rappelle également que la chimiothérapie est contraignante en matière d’hospitalisation, de toxicité et d’effet secondaires, notamment digestifs. Ainsi, sans certitude sur le bénéfice sur le long terme, la significativité n’apparaissant que sur la survie sans progression, il ne faut pas forcément exposer d’emblée à la chimiothérapie, compte-tenu de ses contraintes.

     

    En conclusion, il est difficile de savoir si ces résultats doivent inciter à une association osimertimib/chimiothérapie d’emblée ou s’il est nécessaire d’attendre des résultats plus matures, notamment sur la survie globale. Si ces résultats étaient positifs, alors ce schéma de traitement

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