Pneumologie
De l'importance de ne négliger aucune souche de virus grippal.
Les épidémies annuelles de grippe ne sont pas toujours dues aux mêmes souches de virus et certaines sont plus virulentes que d’autres et responsables d’hospitalisations en soins intensifs, de ventilation mécanique, voire de décès. Une très volumineuse cohorte américaine a permis d’analyser l’effet de différentes souches, lorsque celles-ci ont pu être identifiées et d’insister encore sur l’importance de la vaccination annuelle antigrippale.
Une étude, dont les résultats sont parus en octobre 2023, dans le Lancet Microbe, a cherché à évaluer l’association entre le type oule sous-type de virus de la grippe à l’origine de l’infection et la gravité nécessitant une hospitalisation en soins intensifs, avec ou non ventilation mécanique, ECMO ou décès. Il s’agit d’une étude américaine pour laquelle les auteurs ont recueilli les données présentes sur FluSurv-NET (Influenza Hospitalization Surveillance Network) qui contient les éléments associés aux hospitalisations associées à a grippe, confirmées par les analyses biologiques des saisons 2010-2011 et 2018-2019. Des sujets de tous les âges, habitant dans 13 états américains différents ont été inclus. Tous les sujets devaient avoir eu un test de dépistage du virus de la grippe dans les 14 jours précédents leur hospitalisation. Le statut vaccinal de chaque sujet a été relevé. Au total, plus de 104 000 personnes ont constitué la cohorte. Les auteurs ont ensuite comparé la gravité de la situation hospitalière et le type ou sous-type de virus retrouvé (virus de la grippe A H3N2, A H1N1pdm09 et B) , en fonction de l’âge et du statu vaccinal.
Une association entre la gravité et le type de virus grippal
Les résultats de ce travail ont montré que 57% es patients avaient la grippe A H3N2, 25% avaient la grippe A H1N1 pdm09 et 18% étaient infectés par le virus grippal du groupe B. Au total, près de 17% des patients ont été hospitalisés en soins intensifs et 6,5% d’entre eux ont bénéficié d’une ventilation mécanique ou d’une ECMO. Au total, 3% des patients sont décédés. Les patients qui présentaient les cas les plus graves étaient les patients infectés par le virus A H1N1pdm09, que ce soit pour l’admissibilité en soins intensifs, la ventilation mécanique, l’ECMO ou le décès. De même, la gravité était plus importante chez es patients atteints par les virus du groupe B, par rapport au virus A H3N2.
Un rôle majeur du vaccin et du traitement antiviral
La morbidité et la mortalité de la grippe varie d’une saison à l’autre et ceci est en grande partie lié aux différences entre les types et les sous-types de virus grippaux responsables de l’épidémie. La probabilité d’issues graves chez les patients hospitalisés étant plus élevé pour les infections par les souches A H1N1pdm09 ou B, pour les saisons observées, l’importance de la vaccination annuelle prend toute son ampleur, afin de ne négliger aucune souche. De plus, un traitement antiviral doit être proposé le plus tôt possible aux personne fragiles en cas de suspicion d’infection, non seulement lorsque le virus A H3N2 circule mais aussi et surtout lorsque les virus A H1N1pdm09 et B sont en circulation.
En conclusion, les souches des virus grippaux n’ont pas tous la même agressivité et certains peuvent conduire les personnes fragiles en soins intensifs plus fréquemment que d’autres. Il est donc primordial de favoriser la vaccination annuelle dans l’ensemble de la population et de permettre aux sujets fragiles d’accéder aux traitement antiviraux le plus tôt possible, en cas d’infection.