Diabétologie
Grossesse chez les DT1 : la boucle fermée hybride améliore la glycémie
Une étude clinique portant sur les femmes atteintes de diabète de type 1 (DT1) pendant la grossesse révèle une nette amélioration du contrôle de la glycémie grâce à l'utilisation d'une boucle fermée hybride (BF), par rapport aux traitements conventionnels. Le groupe utilisant la BF a passé significativement plus de temps dans la plage cible spécifique à la grossesse, offrant ainsi un nouvel espoir de diminution des complications néonatales lors de ces grossesses à risque.
- Mykola Sosiukin/iStock
La moitié des bébés nés de femmes atteintes de diabète de type 1 souffrent de complications à la naissance, notamment une naissance prématurée, un poids élevé à la naissance ou une admission en unité de soins intensifs néonatals. L’hyperglycémie maternelle anténatale constitue le facteur de risque le plus important pour ces complications.
Malgré les avancées dans le traitement à l'insuline, la surveillance en continu de la glycémie et la motivation des femmes enceintes atteintes de diabète, la plupart d'entre elles ne parviennent pas à maintenir des niveaux de glucose dans la plage cible spécifique à la grossesse (63-140 mg/dL).
Une nouvelle technologie pour une problématique ancienne
Dans cette étude randomisée multicentrique, les auteurs ont voulu déterminer si l'utilisation d'une boucle fermée hybride améliorait, par rapport aux thérapeutiques classiques (Multi-injections ou boucle fermée ouverte), le contrôle de la glycémie chez ces femmes, et leur permettait ainsi de maximiser le temps dans cette plage cible spécifique.
Les patientes avec DT1 de 18 à 45 ans étaient recrutées avant 14 SA, dès confirmation échographique d’une grossesse viable. Elles étaient alors toutes équipées d’un capteur de glucose en continue, assignées aléatoirement au groupe boucle fermée (n = 61) ou au groupe conventionnelle (n = 63), et recevait la formation adéquate. Leurs données glycémiques étaient alors enregistrées jusqu’à la naissance.
Amélioration de la glycémie sans sur risque de complication aigue
Le critère d’évaluation principale était le pourcentage de temps dans la cible spécifique à la grossesse, et il était significativement (p < 0,001) différent entre les deux groupes puisque le groupe BF passait de 47,8 % à 68,2 % entre la phase de pré-randomisation et la période de traitement, là où le groupe conventionnel ne passait que de 44,5 % à 55,6 %. L’analyse de la période nocturne seule donnait un résultat similaire.
Par ailleurs le temps en hyperglycémie pendant la grossesse était inférieur chez les patientes en BF par rapport aux patientes ayant un traitement conventionnel (29,2 % vs 41,4 %, p < 0,05), et il n’a pas été mis en évidence de différence significative en termes de complications (hypoglycémie sévère ou acido-cétose).
Pas d’impact démontré sur les complications néo-natales
Aucune différence n'a été mise en évidence entre les deux groupes dans le nombre de naissances prématurées, le poids à la naissance, les complications néonatales ou les admissions en unité de soins intensifs néonatals.
Cette étude a donc permis de mettre en évidence la sécurité de l’utilisation de la BF par les femmes avec DT1 pendant leurs grossesses, la meilleure efficacité de cette modalité thérapeutique sur les glycémies, mais pas sur la prévention des complications fœtales néonatales. Ce dernier point est crucial, mais l’étude n’était pas dédiée à cette problématique et nous ne pouvons donc en tirer aucune conclusion, ni dans un sens ni dans l’autre.