Pneumologie
BPCO et asthmes non diagnostiqués : un impact majeur sur la qualité de vie et le travail
L’impact de la BPCO et de l’asthme non diagnostiqués sur les symptômes, la qualité de vie, l’utilisation des soins de santé et la productivité au travail est majeur, notamment dans le cas de l’asthme. Il est souvent mal mesuré et l’identification précoce de ces maladies pourrait permettre des interventions plus précoces sur l’environnement et le mode de vie des patients.
Une étude canadienne dont les résultats sont parus en octobre 2023, dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, a fait le point sur le sous -diagnostic d’asthme et de BPCO. En effet, une importante proportion de sujets présentent des symptômes, une altération de la qualité de vie et de la productivité au travail ainsi qu’en consommation accrue de soins médicaux sans avoir été préalablement diagnostiques comme asthmatiques ou atteints de BPCO. Pour cela les auteurs, ont réalisé une étude multicentrique, regroupant 17 centres, en recrutant au hasard des sujets présentant des symptômes respiratoires, sans antécédent de maladie pulmonaire, des cas-témoins en bonne santé et des sujets symptomatiques déjà diagnostiqués comme asthmatiques ou porteurs de BPCO. Les sujets ont donc répondu à un questionnaires sur leur symptômes leur qualité de vie, l’impact sur leur vie professionnelle et sur leur consommation de soins. Ceux qui dépassaient un score prédéterminé ont bénéficié d’une spirométrie avant et après bronchodilatation, afin de poser ou non le diagnostic d’asthme ou de BPCO.
Un fardeau important du non-diagnostic pour la qualité de vie
L’asthme et la BPCO sont deux maladies respiratoires extrêmement répandues qui ont un impact sur la qualité de vie des patients et sur la consommation de soins de santé. Toutefois, cet impact est largement sous-estimé en raison du nombre important de cas symptomatiques mais non-diagnostiqués. Les auteurs de ce travail ont relevé que 21 % des personnes qui souffraient de symptômes respiratoires, sans avoir auparavant signalé d’antécédent de maladie pulmonaire, étaient en fait des patients qui souffraient d’asthme ou de BPCO. Or, on sait qu’un diagnostic précoce permet d’anticiper la prise en charge du patient tant sur le plan de son environnement, de son mode de vie que sur sa prise en charge médicamenteuse, ce qui peu significativement ralentir l’évolution de la maladie. Le fardeau des personnes non diagnostiquées est accru par le fait que ces sujets ont un impact sur leur vie quotidienne et professionnelle et une consommation de soins bien supérieurs à ceux des patients diagnostiqués.
Des différences entre le non-diagnostic d’asthme et de BPCO
Au cours de cette étude, 4272 sujets ont été éligibles et 2857 ont bénéficié d’une spirométrie avent et après bronchodilatation. parmi eux, 595 sont sortis avec un diagnostic d’asthme ou de BPCO. Tous ces patients ont déclaré avoir une moins bonne qualité de vie et une moins bonne productivité au travail par rapport aux sujet sen bonne santé mais également par rapport aux patient déjà diagnostiqués. Toutefois, ces résultats sont nuancés car ils sont beaucoup plus significativement marqués dans le cas de l’asthme que dans le cas de la BPCO. La consommation de soins médicaux était la plus élevée dans le groupe des sujets d’abord non-diagnostiqués puis diagnostiqués asthmatiques après la spirométrie.
En conclusion, le sous-diagnostic d’asthme et de BPCO est très fréquent et a un impact non négligeable sur la qualité de vie, la productivité au travail et la consommation de soins médicaux. Ces résultats sont plus marqués dans le cas de l’asthme. Il est donc indispensable de lutter contre ces non-diagnostics en étant très attentif aux symptômes respiratoires rapportés par les patients.