Pneumologie
Prévention des infections associées aux cathéters centraux : des idées à adapter en temps réel
L’utilisation des cathéters veineux centraux permet un accès vasculaire fiable mais les infections sanguines associées à ces cathéters entraine une surmortalité et un surcout importants. Pont sur la prévention des infections sanguines associées aux cathéters centraux (CLABSI) qui évolue favorablement depuis ces vingt dernières années.
Une étude, dont les résultats sont parus en septembre 2023, dans le New England Journal Of Medicine, a fait le point sur les infections sanguines associes aux cathéters centraux et leur impact sur la durée d’hospitalisation, la surmortalité et le coût qui leur est attribué. Pour cela, les auteurs de ce travail monocentrique ont inclus 1132 patients qui ont séjourné en soins intensifs et qui ont bénéficié d’un cathétérisme veineux central. Le nombre de CLABSI a été évalué ainsi que la durée de séjour des patients infectés et non infectés, leur mortalité et le coût hospitalier total du séjour. Les auteurs ont ensuite ajusté les résultats en tenant compte des autres facteurs pouvant influer sur la durée de séjour en unité de soins intensifs et sur le coût de l’hospitalisation. Les résultats ont montré un surcoût directement lié à ces infractions. Concernant la surmortalité, les résultats n’étaient pas significatifs. Ainsi, les auteurs se sont également penchés sur les résultats de deux méta-analyses qui ont montré un risque accru de décès chez les patients atteints de CLABSI.
Une surmortalité et un coût non négligeables
Les indications de la pose d’un cathéter veineux central sont multiples et cette technique permet d’avoir un accès vasculaire fiable, sur une durée prolongée permettant d’administrer les antibiotiques à large spectre, les chimiothérapies, les nutritions parentérales ou encore les thérapies intra-veineuses nécessaires en soins intensifs. Toutefois, comme tout processus invasif, ces dispositifs exposent au risque d’infection systémique. Les infections sanguines liées aux cathéter centraux, nosocomiales par définition, nécessitent donc souvent une antibiothérapie à large spectre et affaiblissent l’état du patient déjà altéré. Le surcoût, le risque d’antibiorésistance et la surmortalité sont donc non négligeables et limiter ce risque d’infection par des procédés efficaces et adaptés aux évènement incertains susceptibles de survenir en unités de soins intensifs, modifiant les priorités de soins réalisés par les professionnels.
Des stratégies efficaces sur la réduction de l’incidence de CLABSI
L’incidence des CLABSI a significativement diminué depuis ces vingt dernières années, en particulier grâce à l’amélioration des technologies et à l’intensification des pratiques permettant de lutter contre les infections associées aux soins. Toutefois, ces systèmes de prévention restent fragiles et peu résistants aux conditions environnementales, comme cela a pu être constaté au cours de la pandémie du COVID-19, ainsi qu’au manque de personnel récurrent dans les établissements de santé. Les auteurs de cette étude expliquent qu’il est donc nécessaire de renforcer les mesures de prévention telles que l’utilisation de cathéters imprégnés d’antiseptiques, de pansements imprégnés de chlorhexidine ou encore des capuchons protecteurs alcoolisés. Selon eux, ces stratégies sont peu coûteuses et permettraient de maintenir l’incidence des CLABSI au moins à ce qu’elle aujourd’hui, voire de l’améliorer encore.
En conclusion, la vigilance sur les CLABSI nécessite d’être renforcée car la fragilité des systèmes mis en place a été mise en lumière par les évènements récents liés à l’environnement, comme la pandémie du COVID-19. Tous les moyens possibles sont bons à utiliser et l’attention de tous les professionnels sur le risque de CLABSI et leurs conséquences doit être constante.