Cardiologie
Arythmies cardiaques : la marche rapide en réduirait aussi le risque
Une cadence de marche rapide diminuerait significativement le risque de fibrillation atriale et d’autres arythmies cardiaques, une réduction qui serait médiée en partie par des facteurs métaboliques et inflammatoires.

- Voyagerix/istock
L’incidence des arythmies cardiaques, particulièrement la fibrillation atriale (FA), a doublé ces trente dernières années, constituant un enjeu majeur de santé publique. Alors que des études précédentes ont montré l'intérêt de l'activité physique dans la prévention des arythmies, peu se sont spécifiquement intéressées au rôle de la cadence de marche.
Cette étude, publiée dans Heart, et menée sur 420 925 participants de la UK Biobank montre que marcher à un rythme modéré ou rapide serait associé à une réduction significative du risque global d'arythmies (HR = 0,65 pour rythme moyen et HR = 0,57 pour rythme rapide comparés au rythme lent). La FA voit également son risque significativement réduit (HR = 0,62 et 0,54 respectivement).
Au-delà de la FA, réduction du risque des autres arythmies
Les résultats secondaires montrent une persistance forte de l’association pour les autres sous-types d’arythmies telles que les bradyarythmies et les arythmies ventriculaires (HR = 0,69 pour rythme moyen et HR = 0,61 pour rythme rapide). L'analyse des sous-groupes révèle que ces bénéfices seraient majorés chez les femmes, les sujets de moins de 60 ans, ceux avec un IMC inférieur à 30, les hypertendus et les sujets ayant deux maladies chroniques ou plus.
L’étude précise également qu’environ 36% de l’association entre cadence de marche et diminution du risque d’arythmies seraient médiés par des facteurs métaboliques et inflammatoires, notamment liés à l'obésité centrale et générale. Concernant la tolérance, aucun événement indésirable significatif n’a été rapporté spécifiquement en lien avec le rythme de marche rapide, suggérant une sécurité d'utilisation élevée même chez les personnes à risque.
Une large cohorte prospective issue de la UK Biobank
Ces données proviennent d’une large cohorte prospective issue de la UK Biobank (n = 420 925), incluant à la fois des mesures autodéclarées de la cadence de marche et des mesures objectives obtenues par accélérométrie (n = 81 956). Cette double approche permet de limiter les biais de mémorisation et d'interprétation subjective tout en apportant des résultats robustes et validés. Cependant, la représentativité est limitée par une prédominance ethnique britannique blanche et une tranche d’âge spécifique (40-69 ans).
Selon les auteurs, ces résultats ouvrent des perspectives importantes pour la prévention primaire et secondaire des arythmies cardiaques. Ils sont en faveurs de l'intégration explicite de recommandations de marche rapide dans les conseils de prévention cardiovasculaire, ciblant particulièrement les populations à haut risque. Enfin, ces données posent les bases de futures recherches visant à élucider plus précisément les mécanismes biologiques par lesquels l'activité physique modère la survenue des arythmies, notamment en explorant plus finement les rôles respectifs de l'inflammation chronique et du profil métabolique.