Infectiologie

Grippe aviaire H5N1 : premier décès humain aux États-Unis

La première personne décédée aux États-Unis, en lien avec une infection au virus influenza A H5N1, avait plus de 65 ans et avait d'autres comorbidités, selon les autorités de l'État de Louisiane.

  • Kalinovskiy/istock
  • 07 Jan 2025
  • A A

    Un patient de Louisiane qui avait été hospitalisé avec une forme sévère de grippe aviaire est décédé selon le New York Times. Il représente le premier décès de ce type aux États-Unis, ont indiqué lundi les autorités sanitaires de l'État. Le patient était âgé de plus de 65 ans et avait de nombreuses comorbidités, ont indiqué les autorités de l’état, qui restent cependant peu loquaces pour préserver le secret médical.

    La personne a été infectée par le virus H5N1 de la grippe aviaire après y avoir été exposée dans une basse-cour et au contact d’oiseaux sauvages. Rien n'indique que le virus se propage d'une personne à l'autre dans le pays, et les autorités de Louisiane n'ont pas identifié d'autres cas dans l'État. Les produits laitiers pasteurisés pourraient toujours y être consommés sans danger.

    Des mutations acquises qui faciliteraient la propagation interhumaine

    Cette nouvelle fait suite à un rapport indiquant que des échantillons du virus prélevés sur le patient sont porteurs de mutations susceptibles de l'aider à infecter les humains plus facilement. Les Centers for Disease Control and Prevention ont déclaré à la fin du mois dernier que les mutations n'étaient pas présentes dans les échantillons de virus prélevés dans la basse-cour, suggérant qu'elles s'étaient développées chez le patient au fur et à mesure de l'évolution de la maladie.

    L'une des mutations était également présente dans des échantillons de virus prélevés sur une jeune Canadienne de 13 ans qui s’est rétablie après avoir été hospitalisée et mise sous assistance respiratoire. Les deux patients étaient porteurs d'une version du virus qui circule chez les oiseaux sauvages, distincte de celle qui est à l'origine de l'épidémie chez les vaches laitières.

    Un virus H5N1 en évolution rapide mais actuellement le plus souvent bénin

    Bien qu'il s'agisse de cas isolés, les deux cas réunis montrent que le virus peut se transformer en de nouvelles formes dangereuses, ont déclaré les experts. Plus la circulation du virus est étendue, en particulier chez l'homme et d'autres mammifères, qui peuvent être également infectés par d’autres virus aviaires, plus le risque est grand que le virus H5N1 acquière des mutations qui l'adaptent à l’infection et à la transmission chez l'homme.

    Ce risque est d'autant plus élevé que les États-Unis sont confrontés à une saison grippale importante. Une personne souffrant à la fois du virus de la grippe aviaire et de celui de la grippe saisonnière pourrait donner au H5N1 l'occasion d'acquérir les mutations dont il a besoin pour se propager efficacement parmi les humains.

    De nombreux cas humains montrent que l’infection devient de plus en plus probable

    Le virus H5N1 circule chez les oiseaux sauvages depuis plusieurs années et chez les vaches laitières depuis environ un an. L'épidémie ne montre aucun signe de résolution, touchant plus de 900 troupeaux dans 16 États. Le virus s'est également propagé des exploitations laitières aux exploitations avicoles et reste répandu chez les oiseaux sauvages.

    Au moins 66 personnes ont été infectées par le virus aux États-Unis en 2024, selon le C.D.C. Presque tous les cas ont été recensés chez des personnes qui travaillaient dans des fermes avec des vaches ou des volailles infectées. Mais, à ce jour, la plupart des personnes infectées ont eu des symptômes légers, souvent une conjonctivite et des symptômes respiratoires. À l'échelle mondiale, environ 500 décès ont été signalés au cours des 20 dernières années, la plupart en Asie du Sud-Est.

     

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    
    -----