Etude du King's College London
Antibiotiques : les patients préfèrent les médecins qui en prescrivent le plus
Selon une étude anglaise, les patients des médecins qui essaient de restreindre les prescriptions d'antibiotiques se disent moins satisfaits.
Prescrire le minimum d'antibiotiques possible peut-il suffire à contrarier un patient. C'est en tout cas ce que suggère une nouvelle étude menée par le King College de Londres (Angleterre).
Dans ces travaux publiés dans the British Journal of General Practice, les chercheurs ont analysé les dossiers de 7 800 médecins généralistes. Les scientifiques ont souhaité connaître la satisfaction des malades dont les prescriptions comportaient 25 % moins d'antibiotiques que la moyenne nationale. L'étude a révélé que la restriction de prescription conduit à une réduction de 5-6 points de la satisfaction des malades.
Difficile de refuser
Le Dr Mark Ashworth, auteur principal de l'étude, confie : « De nombreux patients viennent demander des antibiotiques quand ils ont des infections virales comme le rhume, la toux, les maux de gorge, ou la grippe. Pourtant, les antibiotiques ne peuvent pas traiter les virus. Mais même dans ces cas, les médecins sont souvent poussés par les malades à prescrire quand même des antibiotiques. Les praticiens reconnaissent ainsi qu'il est difficile d'en refuser à des patients qui en demandent ».
Le Dr Mark Ashworth rajoute : « Ces résultats suggèrent que les pratiques qui tentent à prévenir la propagation des bactéries résistantes aux antibiotiques en prescrivant moins d'antibiotiques sont susceptibles d'entraîner une baisse des taux de satisfaction des patients ».
La moitié des prescriptions d'antibiotiques inappropriées
Pour rappel, une étude menée l'an dernier en Angleterre avait conclu que 51 % des prescriptions d'antibiotiques britanniques pourraient être inappropriées. Les médecins en avaient notamment prescrit à des patients souffrant d'infections virales, des pathologies qui ne peuvent pas être traitées avec des antibiotiques.