Étude suédoise

Au travail, la mauvaise humeur est contagieuse

D’après une étude suédoise sur les incivilités au travail, les comportements grossiers observés dans l’environnement professionnel tendent à se reproduire. En d’autres termes : la mauvaise humeur au travail est contagieuse.

  • Par Yvan Pandelé
  • Extrait du film "Horrible Bosses", de Seth Gordon (New Line Cinema).
  • 05 Déc 2015
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    Tout le monde l’a connu ou le connaîtra : le collègue revêche, rébarbatif, frustre ou impoli. Celui qu’on éviterait dans la vie normale et que le travail nous impose. Au passage, pensez à vous demander s’il ne déteint pas sur vous… Car la mauvaise humeur au travail serait contagieuse, selon une étude publiée par des psychologues suédois.

    Menée sur plus de 2800 travailleurs interrogés par questionnaire dans l’hôtellerie et la restauration, elle suggère que les employés se montrent d’autant plus désagréables que les incivilités sont fréquentes entre collègues. Une forme de mimétisme qui participerait à perpétuer une ambiance de travail délétère.

    Les mille et une façons d’être un cuistre

    Les comportements d’incivilité sont des situations où un collègue en rabaisse un autre, fait peu de cas de son opinion, s’adresse à lui en termes peu flatteurs, ou l’exclut des moments de sociabilité entre collègues. La palette est large : s’attribuer des mérites aux dépens de quelqu’un, diffuser des rumeurs ou envoyer des emails agressifs participent de cette muflerie professionnelle.

    Il s’agit, en somme, de tous ces « comportements qui n’entrent pas dans le cadre de la législation, mais qui peuvent avoir des conséquences importantes et parfois déboucher sur du harcèlement pur et simple », résume Eva Torkelson, qui travaille sur ce programme de recherche à l’université de Lund.

    Reproduction plutôt que répercussion

    Là où les résultats de Holm et ses collègues intriguent (et demanderont à être confirmés), c’est que si les comportements détestables entre collègues déteignent sur ceux qui en sont les témoins, le fait de subir des incivilités à titre personnel ne semble pas avoir de répercussion.

    Le processus en jeu relèverait plutôt du mimétisme, de la reproduction d’une certaine ambiance de travail, plutôt que de la répercussion directe de l’agressivité d’autrui, façon « un prêté pour un rendu ». À une exception près : les incivilités de la part d’un supérieur ont, elles, un effet direct sur la grossièreté au travail de ceux qui les subissent…

    Que faire ?

    Comment, dans ces conditions, ramener une bonne ambiance de travail ? Par une formation appropriée des équipes et de leurs managers, considère Eva Torkelson. « Se rendre compte des conséquences réelles de leur grossièreté permet souvent aux gens d’ouvrir les yeux ».

    En somme, en cas d’ambiance délétère sur votre lieu de travail, faites suivre cet article. Poliment, si possible...

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