Annonce de Marisol Touraine
Le traitement préventif du Sida disponible à la mi-décembre
Le Truvada pourra être prescrit en France dès le mois de décembre. Cet antirétroviral est donné en prévention aux personnes à risque de contamination par le VIH.
Lors des débats à l’Assemblée Nationale ce lundi, portant sur projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), une annonce de Marisol Touraine a particulièrement retenu l’attention.
En réponse à une question d’un député, la ministre de la Santé a fait savoir qu’elle était favorable à la prescription de Truvada aux personnes à risque d’infection par le VIH (hommes séronégatifs ayant des rapports sexuels avec des hommes, usagers de drogues injectables, etc).
Elle a également précisé que cet antirétroviral pourrait bien être accessible, sous certaines conditions, dès la première quinzaine de décembre. Il sera remboursé à 100 % par la sécurité sociale. De quoi enrichir l’arsenal de mesures préventives contre le VIH en France, où l’on dénombre encore 6000 nouvelles contaminations chaque année.
Toutefois, la prescription sera néanmoins strictement encadrée : seuls les médecins spécialistes, à l’hôpital et dans les centres de dépistages pourront proposer le Truvada, et un suivi régulier devra être assuré aux usagés.
Prévenir de nouvelles infections
C’est la première fois que Marisol Touraine se positionne de manière aussi précise sur le sujet. Début novembre, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) avait donné son approbation à la mise en place rapide de cette prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH.
Un avis auquel s’étaient ensuite ralliés de nombreux médecins afin de poursuivre les efforts contre l’épidémie. L’idée est bien en effet de prévenir la survenue de nouvelles infections.
La PrEP consiste aujourd’hui en la prise de Truvada pour les personnes à risque et réduit presque à zéro le risque de contamination, d’après plusieurs études. Les résultats de l’essai Ipergay , qui évaluait l’intérêt des antirétroviraux en prévention, ont ainsi montré que la PrEP peut réduire de 86 % le risque d’infection par le VIH.
La décision de Marisol Touraine a d'ailleurs été saluée par l'Agence Nationale de Recherche sur le Sida (ANRS) qui parle d'une « avancée majeure », qui permet à tous les acteurs de « se mobiliser autour d’un nouvel objectif, éradiquer le VIH », selon son président, le Pr Jean-François Delfraissy. Il estime même qu'à l'initiative de la France, d'autres pays européens pourraient autoriser la PrEP.