Images choquantes, stress...
Attentats à Paris : comment en parler aux enfants
Evoquer les attentats à Paris et Saint-Denis peut s'avérer particulièrement difficile mais nécessaire auprès des enfants. Choisir des mots simples est la clé.
L’horreur a frappé Paris et Saint-Denis ce 13 novembre. Les attentats perpétrés sur 7 sites différents ont causé la mort de 129 personnes, en ont blessé 352 autres, dont 99 sont en état d’urgence absolue. Le lendemain, la capitale est plongée dans un black-out total : les lieux publics sont fermés, tout comme la plupart des magasins. Les manifestations publiques sont interdites. La population est invitée à limiter ses déplacements. A la télévision, à la radio, sur Internet, les images d’une soirée de cauchemar défilent en boucle. Des informations auxquelles les plus jeunes ne peuvent pas échapper.
Le 14 novembre, les établissements scolaires ont été fermés. Dans la foulée, la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem a annoncé le déploiement de cellules médico-psychologiques « dans les établissements où les élèves, familles et personnes ont été particulièrement affectés ». Mais dès ce lundi, les enseignants seront confrontés aux interrogations de leurs élèves. Et avant eux, les parents. Dans une telle situation, « les mots clé sont le dialogue, l’échange et la communication. Il faut tendre la main, garder le contact, rester disponible au maximum », expliquait en janvier le Dr Gilbert Vila, chef du centre de victimologie pour mineur à l’hôpital Trousseau de Paris.
Un climat hypnotique
Des ressources sont mises à disposition des parents et des enseignants. Comme en janvier, les journaux pour enfants Mon Quotidien et Mon Petit Quotidien publient un numéro spécial. Les différents psychologues et pédiatres recommandent d’aborder les événements avec des mots simples. « Il est préférable, auprès des plus jeunes, de rester simple, de résumer les principaux faits », souligne Jean-Luc Aubert, psychologue, spécialiste de l’enfant et de l’adolescent dans les colonnes du Monde. Inutile donc d’aborder le sujet de l’Etat Islamique auprès des plus jeunes.
Le dialogue peut passer par un tiers, que ce soient les cellules médico-psychologiques proposées par le ministère de l’Education nationale, les lieux ouverts par le Centre Régional des Œuvres Universitaires (CROUS) de Paris ou tout simplement le médecin traitant.
A l’époque des attentats contre Charlie Hebdo, le Dr Gilbert Vila avertissait les parents d’une « fascination » que peuvent développer les plus jeunes vis-à-vis des images diffusées. « Les jeunes peuvent répéter en boucle ces images, dans un climat un peu hypnotique qui va augmenter leur vulnérabilité et les fragiliser encore plus à l’impact de ce spectacle. Ils peuvent y rester un moment, faire des recherches, contacter des gens, augmenter leur stress dans ces échanges qui auront un effet cathartique au lieu d’avoir un effet tranquillisant. » Ce type de comportement peut déclencher une réaction de stress aigu. La vigilance est donc très importante, tout comme le dialogue, qui permettra de désamorcer cet effet hypnotique.