OMS et PATH
Méningite A : un vaccin a sauvé des milliers de vies en Afrique
La méningite A serait presque éradiquée en Afrique. Tout ça grâce à un vaccin élaboré et diffusé dans la « ceinture africaine de la méningite » depuis 2010.
En moins de cinq ans, la lutte contre la méningite A sur le continent africain a connu une avancée spectaculaire. Plus de 230 millions de personnes ont été immunisées, dans 16 pays, et des milliers de vies sauvées.
La méningite à méningocoques A est une maladie d’origine bactérienne qui se manifeste le plus souvent chez les enfants et les jeunes adultes. Comme les autres types de méningites, elle se transmet par voie salivaire, lors d’un contact direct et prolongé.
La méningite de type A était particulièrement répandue en Afrique, au point que l’on a décrit la zone qui s’étend de l’Ethiopie jusqu’au Sénégal comme la « ceinture africaine de la méningite ».
Les infections y survenaient particulièrement pendant la saison sèche, avec des pics d’épidémie dans les années 90. En 1996-97, 250 000 cas avaient été rapportés, et avaient donné lieu à 25 000 décès.
Pays ayant le plus de cas de méningites A.
En rouge, la ceinture africaine
Source : OMS
Un large programme de vaccination
Il y a cinq ans, l’introduction d'un nouveau vaccin antiméningococcique A a permis d’endiguer la propagation de la maladie. Cette version du vaccin a été élaborée en Inde, car ce qui existait déjà dans les pays développés était trop coûteux à mettre en place.
Ce sont les moins de 30 ans qui ont été concernés par le programme de vaccination, d’abord introduit au Burkina Faso, au Nigéria et au Mali, avant de s’étendre aux autres pays. De 1994 cas en 2009, juste avant la mise en place du programme de vaccination, le bilan s’est stabilisé à 4 cas en 2013.
Un grand succès d’après l’OMS et l’ONG américaine PATH, qui ont contribué à la mise en place de ces actions de vaccination de grande ampleur. Toutefois, ces experts soulignent l’importance de poursuivre les efforts. A titre préventif, des injections de routine doivent être prévues pour les nourrissons.
Par ailleurs, le développement de vaccins polyvalents, capables d’immuniser efficacement contre les méningocoques de type A, mais aussi de type C, W135 et Y, comme il existe déjà dans la plupart des pays développés, est une priorité.
L’OMS souligne que de nouveaux cas de méningites associés à méningocoques C sont encore souvent constatés dans la région. Un nouveau défi à prendre en compte pour faire de la méningite un simple mauvais souvenir sur ce continent.