Méta-analyse de 52 articles

Sexe : en parler avec les ados diminue les comportements à risque

Parler des premiers rapports sexuels avec ses enfants, ça marche. Les jeunes qui ont pu échanger avec leurs parents ont davantage recours au préservatif et à la contraception.

  • Par Audrey Vaugrente
  • LE LANN DOMINIQUE/SIPA
  • 03 Nov 2015
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    Regards gênés, joues rouges. Un mot est souvent à l’origine de ces réactions gênées : le sexe. C’est pourtant la discussion incontournable entre parents et adolescents. Si l’inconfort semble inévitable, parler des premiers rapports sexuels est bel et bien bénéfique, conclut une méta-analyse parue dans JAMA Pediatrics.

    Les filles, bonnes élèves

    52 articles, incluant un total de 25 000 adolescents, ont été passés en revue. Une bonne communication entre parents et adolescents est essentielle pour booster le port du préservatif et le recours à la contraception, concluent les auteurs. Les jeunes qui ont pu parler avec leur père ou leur mère sont plus nombreux à y recourir. L’association est particulièrement marquée chez les filles.

    « Ce résultat est cohérent avec des travaux précédents qui montrent que les parents communiquent plus avec les filles, et insistent plus sur les conséquences négatives de l’activité sexuelle qu'avec leurs fils », expliquent les auteurs. Pour améliorer les échanges avec les garçons, ils recommandent un changement du contenu et du ton de la conversation.

    Parler davantage est d’autant plus important qu’en France, les jeunes ont tendance à délaisser le préservatif. Selon une enquête Harris Interactive réalisée pour la mutuelle étudiante Smerep, un étudiant sur trois a des relations non protégées. Un mauvais chiffre qui a de quoi inquiéter.

    Les minorités sexuelles oubliées

    Dans un éditorial associé à l’étude, Vincent Guilamo-Ramos, de l’université de New-York (Etats-Unis), salue donc ces travaux qui vont au-delà du rôle traditionnel des parents, qui serait de retarder l’âge des premiers rapports. « Les jeunes sexuellement actifs profitent aussi des discussions sur la santé sexuelle et reproductive. Les jeunes veulent entendre leurs parents en parler et ils disent que la parole de leurs parents compte », souligne-t-il.

    Ce membre du Centre pour la santé des adolescents latinos déplore toutefois que les minorités sexuelles (homosexuels, bisexuels, transsexuels) restent absentes de la majorité des études. Ce sont pourtant les populations les plus exposées aux risques d’infections sexuellement transmissibles (IST), y compris du VIH. Et la communication, sans réelle surprise, n’est pas la même que pour un adolescent hétérosexuel.

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