Etude de l'INSERM

La musique améliore les performances des dyslexiques

La musique serait un bon moyen d'améliorer les performances de lecture des enfants dyslexiques. Une méthode qui doit venir en complément de l'orthophonie.

  • Par Léa Surugue
  • DELAHAYE CATHERINE/SIPA
  • 28 Oct 2015
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    La musique ne fait pas qu’adoucir les mœurs. Elle a aussi des effets bénéfiques prouvés sur la santé, notamment pour les enfants atteints de dyslexie. Voilà les conclusions d'une équipe de l’Inserm, qui a soumis certains d’entre eux à une cure d’apprentissage musical ou à des ateliers d’art plastique.

    Depuis plusieurs années, les chercheurs mettent en évidence que les difficultés de lecture liées à la dyslexie s’expliqueraient par un problème d’encodage des sons. Les dyslexiques n’auraient pas de mal à déchiffrer les lettres mais plutôt à restituer les sons à la lecture. De nombreuses études ont d’ailleurs souligné que ces difficultés se traduisaient aussi par une mauvaise coordination sur le rythme, que ce soit en dansant, ou en participant à des activités musicales.

     

    Exercices de rythme

    Des difficultés qui peuvent être exploitées par la science, afin de proposer de nouveaux traitements aux jeunes dyslexiques. Les chercheurs ont ainsi soumis des enfants de 8 à 11 ans à une cure musicale, à raison de deux séances hebdomadaires pendant six mois, avec des professeurs de musique expérimentés. Des exercices de rythme leur ont été proposés.

    Un groupe test a également été établi, avec des enfants présentant le même profil qui ont, eux, été amenés à suivre des séances d’art plastique. En parallèle, tous les participants ont bénéficié des séances d’orthophonie.

     

    6 sur 10  ont progressé

    Chez les apprentis musiciens, les résultats sont particulièrement encourageants. Au bout de six mois, 60 % d’entre eux avaient amélioré leurs compétences de lecture, au point de sortir des critères établis par les experts pour poser le diagnostic de la dyslexie.

    Les effets de l’art plastique sont en revanche moins significatifs. Seuls 28 % des enfants présentent des résultats similaires aux musiciens. Par ailleurs, les chercheurs ont ensuite présenté un nouveau texte aux jeunes participants, pour tester leurs compétences de déchiffrage. Trois quarts des musiciens obtiennent alors des niveaux de performances élevées, contre 36 % des « artistes ».

    L’avantage de cette thérapie : il s’agit d’une méthode facile à mettre en place, et qui présente un aspect ludique non négligeable pour motiver des enfants qui trainent parfois les pieds pour aller chez l’orthophoniste. Néanmoins, cela ne signifie pas que les enfants doivent cesser les séances avec ces professionnels. C’est la complémentarité entre les deux approches, musique  et orthophonie, qui permet d’obtenir des résultats encourageants pour les enfants, sur le long terme.

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