Hydrocarbures

Des emballages en carton contaminent les aliments

Les pâtes, le riz ou le cacao en poudre seraient contaminés par des hydrocarbures contenus dans les emballages cartons recyclés, selon une étude menée par l'ONG foodwatch.

  • Par Anne-Laure Lebrun
  • MEIGNEUX/SIPA
  • 27 Oct 2015
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    Nos assiettes nous veulent-elles du mal ? Entre la viande rouge potentiellement cancérogène, la charcuterie toxique et les pesticides dans les salades, on ne peut s’empêcher de penser que notre alimentation nous fait plus de mal que de bien. Une impression renforcée par l’alerte lancée ce mardi matin par foodwatch.

    Lors d’une conférence de presse, l’ONG a révélé que les produits de l’alimentation courante comme les pâtes, le riz, le couscous ou encore les céréales du petit-déjeuner conditionnés dans des emballages en carton seraient contaminés aux hydrocarbures.

    Plus d’une centaine de produits ont été examinés en laboratoire en France, au Pays-Bas et en Allemagne. « Près de la moitié des aliments testés dans les trois pays (43 %) a été contaminée par des hydrocarbures aromatiques d’huile minérale, aussi appelés MOAH, indique l’ONG dans un communiqué de presse. Ces substances toxiques sont suspectées d’être cancérogènes, mutagènes (qui altèrent le patrimoine génétique) et de perturber le système endocrinien. Quant aux hydrocarbures saturés (appelés MOSH), qui s’accumulent dans les organes, ils ont été retrouvés dans une écrasante majorité de produits (83%). »

    La France, mauvais élève

    Il apparaît par ailleurs que l’Hexagone est le plus mauvais élève. Parmi les 42 produits testés, 25 contiennent des dérivés de pétrole. Des substances chimiques très dangereuses retrouvées dans des pâtes pour enfant, du couscous étiqueté bio ou du chocolat en poudre. Et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les grandes marques sont autant incriminées que les marques distributeurs.

    Selon l’ONG, ces produits de grande consommation ont été contaminés par les emballages en carton recyclés. Les huiles minérales auraient migré des emballages ou papier vers les aliments. Néanmoins, d’autres sources de contamination ne sont pas exclues car les produits n’ont pas été testés à toutes les étapes de production.

    Une note positive est toutefois soulignée par les auteurs de cette étude. Des industriels auraient déjà pris des mesures pur changer leurs emballages - c’est notamment le cas en Allemagne – ou ajouter des barrières de protection pour empêcher la migration des molécules toxiques.

    Une pétition en ligne

    Mais pour l’ONG, ces mesures isolées sont insuffisantes et réclament des actions pour protéger la santé des consommateurs européens. « Le problème est connu des fabricants, des politiques et des experts depuis de nombreuses années. Mais ni la France ni l’Union européenne n’ont mis en place de législation destinée à protéger les consommateurs, a expliqué Ingrid Kragl, directrice de l’information de foodwatch France. Des solutions existent pour empêcher la migration des substances toxiques dans notre alimentation. Il faut les rendre obligatoires de toute urgence. »

    Pour faire bouger le Vieux continent, foodwatch a lancé une pétition et interpelle directement Vytenis Andriukaitis, le commissaire européen en charge de la Santé et de la Sécurité alimentaire. L’ONG appelle également les pouvoirs publics français à passer à l’action. Elle réclame que les barrières de protection soient obligatoires dans les emballages et que des limites spécifiques soient fixés pour la présence d'huiles minérales et de tout autre contaminant avéré.

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