Matériaux biologiques

Des chercheurs impriment en 3D des artères coronaires

Des chercheurs américains ont réussi à bio-imprimer des modèles 3D de coeur, de fémur et d'artères coronariennes à partir de matériaux mous. 

  • Par Anne-Laure Lebrun
  • Carnegie Mellon University College of Engineering
  • 26 Oct 2015
  • A A

    Peau, oreille, cœur… L’impression 3D ne se limite plus aux objets en plastique ou en métal. Demain, cette technologie sera en mesure de fabriquer des tissus humains voire des organes entiers. Réponse à la pénurie d’organe, alternative aux tests sur les animaux, la bio-impression suscite l’espoir et n’a de cesse de se réinventer.

    Et pour cause. Une équipe de recherche de l’université Carnegie Mellon (Pittsburgh, Etats-Unis) présente dans la prestigieuse revue Science Advances une nouvelle méthode permettant d’imprimer des strucure en matériaux mous. Jusqu’à maintenant, l’impression 3D nécessitait un support robuste dans lequel l’imprimante dépose couche après couche les cellules, selon une architecture prédéfinie par ordinateur. Ce support sert de squelette aux cellules afin de donner une forme au tissu.

    « Le défi avec les matériaux mous – imaginez de la gelée – est qu’ils croulent sous leur propre poids », explique Adam Feinberg, responsable de l’étude et professeur au département d’ingénierie biomédicale à Carnegie Mellon.

    Une technique peu coûteuse

    Pour pallier cette difficulté, les ingénieurs ont mis au point une technique astucieuse : les tissus mous contenant du collagène et d'autres fibres biologiques sont imprimés dans un support en hydrogel. La structure imprimée est ensuite récupérée en faisant fondre le support (comme on peut le voir sur la vidéo). Cette technique permet ainsi d'obtenir le tissu bio-imprimé sans endommager la structure et les cellules qu'il contient.

     
    Grâce à leur technique, les chercheurs ont déjà bio-imprimé un modèle de fémur, d’artères coronaires ou encore un cœur d’embryon. La prochaine étape de leurs travaux est d’inclure dans leur encre biologique les cellules cardiaques ou d’os pour coloniser la structure 3D.
     
    Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, leur technique est peu coûteuse car ils ont utilisé des données et des logiciels libre de droits. Une impression coûterait moins de 1000 dollars, soit environ 900 euros. 

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