Etude sur 1,9 million de femmes

Grossesse : la prééclampsie augmente le risque de malformation cardiaque

L’hypertension artérielle gravidique est associée à un risque accru de malformations cardiaques du nouveau-né, selon une étude menée sur la population québécoise.

  • Par Audrey Vaugrente
  • CATERS NEWS AGENCY/SIPA
  • 23 Oct 2015
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    L’hypertension artérielle, chez la femme enceinte, n’est pas sans risque pour le fœtus. Elle augmente même la probabilité de développer une malformation cardiaque. C’est le résultat d’une large étude menée sur la population québécoise et parue dans le JAMA.

    Les dossiers de 1,9 million de mères et leurs nouveau-nés, venus au monde entre 1989 et 2012, ont été passés à la loupe par l’équipe de Nathalie Auger, médecin épidémiologiste au Canada. Son objectif : déterminer si la prééclampsie, ou l’hypertension artérielle gravidique, est associée ou non à un risque de malformations congénitales cardiaques. « Le risque absolu de malformation congénitale cardiaque est faible. Mais il y a un lien réel entre la prééclampsie et le risque d’accoucher d’un bébé ayant une malformation cardiaque, conclut le Dr Auger. Et ce risque est plus élevé lorsque la prééclampsie survient avant 34 semaines de grossesse. »

    Incidence doublée

    Au cours de l’étude, 8,9 nourrissons sur 1 000 ont présenté une malformation cardiaque. Chez les femmes qui ont souffert de prééclampsie, l’incidence est doublée. Le plus souvent, on observe des « atteintes non critiques », c’est-à-dire qui ne menacent pas la survie des bébés. Ce sont, par exemple, des trous dans la paroi qui sépare les deux ventricules ou les deux oreillettes du cœur (malformations septales), ce qui entraîne un problème de circulation sanguine.

    Cette étude vient enrichir un domaine assez méconnu. Pour le moment, les facteurs de risque de malformations congénitales cardiaques sont mal identifiés. A ce jour, un suivi renforcé est mis en place chez les femmes dont la prééclampsie est diagnostiquée. Mais si ces conclusions se confirment, il serait possible de mettre en place un dépistage précoce des malformations cardiaques chez le fœtus. Car certaines peuvent être traitées tôt, à l’aide de médicaments et d’interventions. « Le fait de savoir que la prééclampsie peut augmenter le risque de malformations congénitales cardiaques chez le bébé à naître devrait aider à mieux comprendre la physiopathologie de ces maladies et ultimement à améliorer leur prévention et leur traitement », juge Nathalie Auger.

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