Gestion par l'Assurance maladie

En 2018, tous les Français auront un dossier médical partagé

Mis en place en 2011, le Dossier Médical Partagé, regroupant toutes les informations sur le patient, a été relancé par la CNAM. Objectif, que tous les Français en aient un d'ici 2018.

  • Par Julien Prioux
  • BORDAS/SIPA
  • 18 Oct 2015
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    Les 85 % de Français qui y sont favorables apprécieront la nouvelle. Le bon vieux carnet de santé papier, lui, en feral les frais. L'Assurance maladie a révélé ce jeudi les options retenues pour la mise en place du nouveau Dossier Médical Partagé (DMP) à tous les Français. Du point de vue de la CNAM (1), ce carnet de santé numérique constitue « un enjeu clé pour les patients et les soignants au service de la qualité et de la sécurité des soins ».
    Il doit en effet favoriser la coordination des soins entre professionnels de santé, entre médecine de ville et établissements de santé ou médico-sociaux, en rassemblant dans un dossier informatique unique (et confidentiel) tous les documents sur la prise en charge d'un patient (analyes, radios, prescriptions, allergies, etc.)



    Objectif : 65 millions d'assurés

    Annoncé en 2004 par le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, le déploiement total du dispositif est de nouveau d'actualité du fait de l’article 25 de la loi Santé qui confie à l’Assurance Maladie la responsabilité de sa gestion.
    Un choix logique pour cet acteur qui est en contact quotidien avec 65 millions d’assurés, 250 000 professionnels de santé conventionnés et plus de 2 500 établissements de soins.

    Concrètement, la création du dossier sera faite par les assurés disposant d'un compte Ameli, « en lien si besoin avec leur médecin traitant », précise l'Assurance maladie. Une fois créé, il sera alimenté directement avec les données de remboursements de soins fournies par cette dernière (historique sur 12 mois).
    Afin d’éviter toute surcharge de travail, la connexion (interfaçage) du DMP se fera directement avec les logiciels métiers des professionnels de santé, tant en ville qu’avec les établissements de soins (hôpitaux, cliniques, Ehpad...).
    Pour rassurer les médecins peu à l'aise avec les nouvelles technologies, la CNAM indique que « les conditions d’alimentation des dossiers seront aussi simplifiées ».
    En pratique, une secrétaire médicale pourra, sur accord du médecin, saisir directement des données dans le dossier d’un patient. Et la transmission des informations entre le monde de l’hôpital et de la ville sera assurée par un système existant de messagerie sécurisée, MSSanté.

    Le calendrier de sa mise en œuvre

    Côté calendrier, la perspective de la finalisation du cadre législatif devrait intervenir d’ici fin 2015. Ensuite, avant la fin du premier semestre 2016, le DMP revu et corrigé sera testé dans 8 territoires pilotes, pour être ensuite déployé sur toute la France d'ici à la fin de l'année 2016 « en commençant d’abord en médecine de ville, puis en y associant les hôpitaux, les cliniques et enfin les Ehpad ». L'objectif espéré, que tous les Français y aient accès d'ici fin 2018.

    Fin 2014, seuls 500 000 DMP avaient été ouverts pour une facture dépassant les 500 millions d'euros. Une gabegie financière, selon un rapport récent de la Cour des comptes, qui reconnaissait, néanmoins, que l'outil est indispendable à la coordination des soins.

    (1) Caisse Nationale de l'Assurance Maladie

      

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