Infections urinaires, ORL, génitales...
Antibiotiques : l’ANSM alerte sur les effets indésirables des quinolones
A la suite de nombreux signalements, l'agence française du médicament souhaite rappeler les effets indésirables des quinolones, des antibiotiques largement prescrits.
Les quinolones doivent faire l’objet d’une attention particulière. Suite à la persistance de signalements d’effets indésirables connus, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) attire l'attention des professionnels de santé et des patients les risques d’effets indésirables des quinolones « qui nécessitent une restriction d’utilisation ou une surveillance particulière », fait-elle savoir dans un communiqué.
Les quinolones, des antibiotiques très répandus, sont utilisées pour traiter de nombreux types d’infections (urinaires, intestinales, génitales, ORL, cutanées). C’est la deuxième classe d’antibiotiques la plus consommée à l’hôpital. Une liste des spécialités contenant des quinolones est disponible sur le site de l’ANSM.
Tendinopathie, troubles cardiaques…
Ces effets indésirables sont connus, mais face à une consommation importante en France, l’agence souhaite les rappeler. Les tendinopathies (lésion du tendon) en font partie. Elles surviennent rarement, mais peuvent avoir des conséquences graves (rupture du tendon notamment).
Les patients doivent ainsi être attentifs « aux premiers signes devant les amener à consulter leur médecin sans attendre (douleur ou inflammation au tendon) », précise l’ANSM. Ces effets peuvent survenir dès les premières 48 heures d’exposition et jusqu’à plusieurs mois après l’arrêt du traitement. Ils peuvent apparaître après une prise unique.
Chez les patients à risque cardiaque, « des précautions d’emploi voire des contre-indications s’imposent ». Les quinolones ont ainsi un potentiel d’allongement de l’intervalle QT (un paramètre de l’électrocardiogramme qui reflète la contraction cardiaque), cause de mort subite. En cas de survenue de signes évocateurs d’une arythmie cardiaque, les patients doivent immédiatement consulter un médecin.
Neuropathie, photosensibilité
« Des neuropathies périphériques sensitives et sensitivo-motrices ont été rapportées sous quinolones », ajoute l’ANSM. Ces neuropathies se traduisent par des sensations de brûlure, de fourmillements, de picotements, de douleur ou encore d’engourdissement, notamment au niveau des mains ou des pieds. Ces symptômes peuvent survenir rapidement après l’initiation de la quinolone. Là aussi, il faut consulter en cas d’apparition de symptômes, afin de prévenir une éventuelle évolution vers une atteinte irréversible.
Par ailleurs, la prise de quinolone nécessite de se protéger du soleil ou des rayonnements UV afin d’éviter les réactions de photosensibilisation (brûlures cutanées), et ce durant toute la durée du traitement, jusqu’à quelques jours après son arrêt.
Convulsions, troubles de la vision
D’autres effets indésirables dont certains peuvent être spécifiques à certaines quinolones peuvent survenir notamment parfois en cas de prédisposition. Parmi ces effets indésirables, l’ANSM souligne en particulier le risque de convulsions, de manifestations neuropsychiques pouvant dans de rares cas conduire à des suicides parfois même après une prise.
Des réactions cutanées bulleuses grave ont également été rapportées, ainsi que des des troubles du foie, de la glycémie et de la vision. « Un ophtalmologiste doit être consulté immédiatement si la vision se dégrade », explique l’ANSM, qui précise que « l’association entre la prise de quinolones et la survenue de décollement rétinien est en cours d’évaluation au niveau européen ».