Présence de bactéries
Les dangers du lait maternel vendu sur internet
Acheter du lait maternel sur le Web est devenu un vrai phénomène de mode au Royaume-Uni. Les autorités sanitaires soulignent les risques de cette pratique.
Du lait maternel, voilà le produit que tous les britanniques s’arrachent sur le Web depuis cet été. Un commerce de plus en plus populaire… et lucratif. Un litre de lait peut en effet rapporter jusqu’à 80 euros.
Il faut dire que la demande est importante. Elle vient aussi bien de jeunes parents que de fétichistes, de personnes malades ou encore de sportifs convaincus des bienfaits du lait pour la santé.
Les risques associés à cette pratique sont pourtant nombreux. En juin, une étude publiée dans le Journal of the Royal Society tirait la sonnette d’alarme, expliquant que boire ce lait pouvait exposer les consommateurs à des maladies infectieuses, comme la syphilis, le sida ou encore les hépatites.
E Coli et Candida
Cette semaine, c’est une enquête de la BBC qui alerte sur les dangers présentés par le lait maternel vendu sur Internet. Le journaliste s’est fait passer pour un père de nourrisson afin d’acheter 12 échantillons de lait sur plusieurs sites, notamment sur l'un des plus connus, Only The Breast.
Du lait qui a ensuite été analysé par des chercheurs de l’Université de Coventry. Les résultats ne sont guère brillants : quatre échantillons contenaient des bactéries E Coli, deux des levures Candida (qui peuvent infecter les muqueuses) et enfin un présentait des traces de la bactérie mortelle pseudomonas aeruginosa.
En fait, si le lait maternel est souvent considéré comme la meilleure alimentation possible pour le bébé, les produits achetés sur Internet ne peuvent être considérés comme bénéfiques. Ils se distinguent par leur dangerosité car il est impossible de savoir comment et depuis combien de temps le lait a été conservé. Il n’est pas pasteurisé et est parfois coupé avec d’autres liquides, notamment de l’eau ou du lait végétal. Dans ces conditions, la présence de bactéries dans le lait n’est pas étonnante.
Problème de santé publique
Outre-Manche, ce commerce n’est pas illégal. Cependant, l’ampleur du phénomène a poussé la Food Standards Agency, l’agence de sécurité alimentaire britannique, à réagir. Sa porte-parole a déclaré qu’il s’agit là d’un important problème de santé publique, auquel le gouvernement doit désormais s’intéresser.
Pour les mères qui souhaitent donner le lait qu’elles ont en trop, l’agence recommande de le faire via des canaux « officiels », c’est-à-dire auprès du NHS, qui gère des banques de lait pour les prématurés.
En France, seuls les lactariums, centres de collecte pour les dons de laits maternels, sont habilités à le recueillir, le traiter et le distribuer.