Fédération Mondiale de l’Obésité

Obésité : 2,7 milliards d’adultes en surpoids d’ici 2025

Les objectifs de lutte contre l’obésité ne seront pas atteints en 2025. Si le rythme se poursuit, la planète devrait compter près de 3 milliards de personnes en surpoids.

  • Par Audrey Vaugrente
  • West Coast Surfer / Moo/REX/SIPA
  • 12 Oct 2015
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    La planète s’alourdit inéxorablement. 2,7 milliards d’adultes seront en surpoids d’ici 2025. La Fédération Mondiale de l’Obésité tire la proverbiale sonnette d’alarme et appelle les gouvernements à agir. Car de nombreux pays se sont engagés à réduire le surpoids de leur population, mais peu d’entre eux ont pris des actions d’envergure pour y parvenir.

    Revenir aux niveaux de 2010 d’ici l’année 2025 : c’est l’objectif fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et signé par de nombreux pays dans le monde en 2012. Et pourtant, le rythme de l’épidémie continue de s’accélérer. Ce 11 octobre, la Fédération Mondiale de l’Obésité a livré une prévision alarmante de la situation à venir. Dans 10 ans, la planète devrait compter 2,7 milliards de personnes en surpoids et 177 millions en situation d'obésité morbide (Index de masse corporelle > 40). Un constat inquiétant qui pousse l’organisme à rappeler leurs engagements aux Etats.


    Source : Fédération mondiale de l'Obésité, chiffres OMS.

    Inactivité physique et mauvaise alimentation

    « L’épidémie d’obésité a virtuellement atteint chaque pays dans le monde, et les niveaux de surpoids et d’obésité devraient continuer à progresser. Les gouvernements savent que l’épidémie actuelle ne peut pas durer, et que l’inaction n’est pas une option, tranche le Pr Walmir Coutinho, président de la Fédération Mondiale de l’Obésité. Ils ont accepté d’éradiquer l’obésité et de réduire sa prévalence aux nivaux de 2010 d’ici l’année 2025. Si les gouvernements veulent atteindre les objectifs de l’OMS, alors il est temps d’agir. »

    Plusieurs facteurs de risque expliquent l’augmentation rapide de l’obésité. Les mauvaises habitudes alimentaires (boissons sucrées, aliments transformés, fast food) et le manque d’activité physique figurent en tête des causes. Un quart des adultes et 80 % des adolescents ne bougent pas assez. C’est donc sur ces paramètres que la Fédération veut agir, en régulant le marché par des taxes et des crédits d’impôts. Mais « peu de gouvernements mettent en place ces mesures », déplore le Dr Tim Lobstein, Directeur stratégique à la Fédération.

    Agir sur le porte-monnaie

    Il faut prendre le problème du surpoids à la racine, estime la Fédération Mondiale de l’Obésité. La racine, en l’occurrence, est l’obésité infantile. Pour l’éviter, les gouvernements doivent faire la promotion d’une alimentation saine dans les écoles, favoriser des environnements alimentaires sains à la fois au niveau scolaire et à la maison. Mais l’effort doit aussi se situer aussi sur les lieux de travail : plus de choix sains, plus d’activité physique. Là encore, la Fédération propose d’agir sur le porte-monnaie avec un système taxe-crédits. L’objectif : rendre plus coûteux les aliments peu diététiques et moins chers les aliments sains.

    Aucun progrès ne saura se faire sans maillage territorial. Les ministères de la Santé doivent introduire des programmes de dépistage et de prise en charge adaptés aux besoins d’une population déjà en surpoids ou obèse, souligne la Fédération. « Nous devons améliorer l’offre de services de gestion du poids et de prise en charge pour en assurer l’accès à chaque personne qui en a besoin, insiste le Pr Coutinho. Les services médicaux auront besoin de financements, le personnel aura besoin de formation, et de véritables circuits de prise en charge devront être développés pour s’assurer que chacun a accès aux soins dont il a besoin. »

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