Haute Autorité de Santé
Troubles bipolaires : un guide pour diagnostiquer plus tôt
La Haute Autorité de Santé souhaite sortir les troubles bipolaires de l’ombre. Elle édite un guide pratique pour aider les médecins à diagnostiquer plus tôt cette maladie psychiatrique.
- Extrait du projet photo "Les deux visages du trouble bipolaire" (Liz Obert/REX/REX/SIPA)
Les malades sont plus célèbres que la maladie elle-même, et Vincent Van Gogh en est le porte-drapeau. Affirmer que les troubles bipolaires souffrent d’une méconnaissance généralisée, y compris du milieu médical, relève de l’euphémisme. Pour lutter contre cet état de fait, la Haute Autorité de Santé (HAS) publie une fiche pratique. Elle y fait le point sur les caractéristiques de cette maladie psychiatrique.
Les troubles bipolaires figure parmi les 10 maladies les plus invalidantes au monde selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Et pourtant, son importance est sous-diagnostiquée. En moyenne, il faut 10 ans avant qu’un diagnostic définitif ne soit posé et qu’un traitement efficace ne soit mis en place, rappelle la HAS. Dix longues années d’alternance entre épisodes maniaques et dépressifs. Dix longues années qui aboutissent à une tentative de suicide dans la moitié des cas.
C’est pour éviter d’en arriver là que la Haute Autorité de Santé édite un guide à destination des professionnels de santé. Les deux objectifs principaux sont de diagnostiquer et traiter plus tôt, et de développer les échanges interdisciplinaires.
Dépister les adolescents
Face à des patients bipolaires, les médecins sont confrontés à plusieurs problèmes. D’abord, la fréquence des épisodes n’est pas réglée au millimètre. La dépression a tendance à dominer les épisodes maniaques, qui passent souvent inaperçus. Mais l’alternance varie selon les individus. S’y ajoutent des symptômes qui ne sont pas toujours évidents, et qui sont confondus avec d’autres pathologies. C’est ce qui explique la longue errance diagnostique.
La HAS recommande donc de toujours envisager un trouble bipolaire lorsque des symptômes dépressifs sont diagnostiqués. Quelques signes sont évocateurs, comme des antécédents familiaux, une dépression survenue avant 25 ans, ou un changement brutal du fonctionnement psychique. Mais l’urgence doit être de penser au trouble bipolaire chez l’adolescent. Car il survient en majorité entre 15 et 19 ans, c’est-à-dire à un âge où les signes peuvent être pris pour des sautes d’humeurs typiques de l’adolescence.
Source : HAS