Cancer du sein
Octobre rose : l'INCa lance une consultation nationale sur le dépistage
Pour améliorer le dépistage organisé du cancer du sein, le ministère de la santé a chargé l'Institut nationale du cancer d'organiser une concertation citoyenne et scientifique.
Comme chaque année, le mois d’octobre prend des teintes rosées. Depuis 11 ans, « Octobre Rose » est l’occasion de sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein. Mais force est de constater que le dépistage organisé stagne. « Après une progression régulière lors des premières années, le taux de participation au dépistage s’est stabilisé depuis 2008 autour de 52% de la population invitée et connait d’importantes disparités selon les territoires, signalant des inégalités d’accès et de recours au dispositif », indique l’Institut national du cancer (INCa) dans un communiqué.
Face à cet écueil, la ministre de la Santé a demandé à l’INCa de lancer une concertation nationale destinée à recueillir un maximum de témoignages, aussi bien du grand public que des professionnels de santé, sur le dépistage. Cette grande enquête a démarré dès ce mardi sur internet, avec l’ouverture du site www.concertation-depistage.fr et prendra fin le 15 mars 2016. Plus d'une vingtaine de personnes, en majorité des citoyens et citoyennes, ont déjà contribué.
Trois grands thèmes
« La concertation citoyenne et scientifique, permettra d’aborder un certain nombre de questions qui sont autant de pistes de réflexion pour améliorer le dépistage. Trois grandes thématiques ont été identifiées », explique l’INCa. Tout d’abord, elle permettra de soulever la problématique des limites du dépistage comme le surdiagnostic ou les cancers induits par les mammographies, tout en rappelant son intérêt, détecter précocement des lésions cancéreuses afin d’augmenter les chances de guérison.
En outre, les participants seront interrogés sur l’organisation du dépistage et pourront proposer des moyens pour l’améliorer. Car, comme le souligne l’INCa, entre 10 et 15 % des femmes se font dépister à titre individuel, en dehors du dépistage organisé. « Au total, ce sont donc près des deux tiers des femmes en France qui se font dépister, mais cela signifie également qu’environ un tiers ne le fait pas, ou pas régulièrement », relève l’agence. Les femmes et les professionnels de santé sont donc invités à partager leurs expériences ainsi que leur difficultés afin de comprendre pourquoi certaines femmes échappent au dépistage et proposer des mesures afin qu’elles se sentent concernées.
Enfin, cette concertation nationale a pour objectif de faire évoluer le dépistage pour réduire les inégalités d’accès et l’hétérogénéité des pratiques sur le territoire.
Des recommandations pour 2016
Avec cette initiative, Marisol Touraine souhaite que chacun s’empare du sujet et enrichissent le débat de ses idées, remarques ou suggestions. L’ensemble de ces contributions seront ensuite analysées par un comité d’orientation. Celui-ci devra émettre des recommandations pour améliorer le dépistage organisé du cancer du sein au cours de l’été 2016.