En Europe

Bien-être : les seniors français font grise mine au travail

Les salariés français comptent parmi les moins épanouis au travail, loin derrière ceux des pays du Nord. Une enquête en détaille les raisons.

  • Par Julien Prioux
  • SIPANY/SIPA
  • 28 Sep 2015
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    Le cliché sur le Français pessimiste a décidément la vie dure. Et cela ne semble pas s'arranger avec l'âge. Les seniors français seraient parmi les salariés les moins heureux en Europe.

    Dans le cadre du 10e baromètre Edenred, les enquêteurs d'Ipsos se sont intéressés aux salariés seniors en mesurant leur bien-être et leur motivation au travail. Une enquête pour laquelle ils ont interrogé près de 2 000 salariés européens de 55 ans et plus dans 14 pays.
    Résultat, le bonheur au travail n’est pas un sentiment partagé par tous les salariés en France : seuls 39 % des 55 ans et plus se disent « souvent heureux au travail », alors qu’ils sont 47 % chez les moins de 25 ans.
    C’est aux Pays-Bas (71%), en Autriche (59 %) et en Suède (53 %) que les salariés seniors se déclarent les plus heureux au travail.

    La qualité de vie au travail est également pointée du doigt par les seniors français : sur une échelle de 1 à 10, seuls 29 % lui attribuent une note entre 8 et 10, contre 42 % en moyenne en Europe. En tête : la Finlande (66 %), la Suède (56 %) et l’Autriche (54 %).

    Un manque de considération de la hiérarchie

    Pour expliquer ce constat, les enquêteurs révèlent que seuls 39 % des plus de de 55 ans en France estiment que leur hiérarchie porte un réel intérêt à leur bien-être, loin derrière la moyenne européenne (55 %), et plus particulièrement les Britanniques (67 %), les Hollandais et les Finlandais (65 %). De plus, ils ne sont que 46 % à être satisfaits du respect avec lequel ils sont considérés. C'es très loin de la moyenne européenne qui se situe autour des 70 %.

    En France, les salariés seniors reprochent aussi à leur hiérarchie de ne pas être assez mobilisée sur la transmission des savoir-faire des personnes expérimentées et le renouvellement des compétences. Contrairement à l'Autriche ou l'Allemagne, la France accuse, il est vrai, un important retard dans des initiatives telles que le "mentoring" (1).

    Enfin, les seniors français dénoncent une gestion peu efficace des talents et des ressources humaines. Parmi les griefs soulevés, un déficit d’information sur les possibilités de formation dans leur entreprise. 

    (1) Relation interpersonnelle de soutien, dans laquelle une personne d'expérience, le mentor, offre sa sagesse acquise et son expertise dans le but de favoriser le développement d'une autre personne, le mentoré, qui a des compétences ou des connaissances à acquérir et des objectifs professionnels à atteindre

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