Méta-analyse du Lancet

Diabète : le tabagisme, même passif, augmente les risques

Les gros fumeurs sont 60 % plus à risque de développer un diabète que les personnes qui n’ont jamais consommé de cigarette. Et le tabagisme passif augmenterait aussi le risque de devenir diabétique.

  • Par Julie Levallois
  • Paul Sancya/AP/SIPA
  • 19 Sep 2015
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    La cigarette serait liée au diabète… y compris pour les fumeurs passifs. Une méta-analyse de 88 études, rassemblant 6 millions de personnes, conclut que le tabac augmente le risque de développer un diabète de type 2. Des résultats qui devraient plaider en faveur d’un renforcement des mesures de lutte contre le tabac, selon les auteurs qui publient leurs conclusions dans le The Lancet Diabetes & Endocrinology.

    Fumer est clairement associé à une augmentation de la probabilité de développer un diabète. Et la relation se renforce avec la quantité de cigarettes fumées : les petits fumeurs sont ainsi 21 % plus à risque que les abstinents. Le pourcentage passe à 57 % chez les gros fumeurs.

    Arrêter reste bénéfique

    « Au vu de la forte prévalence du tabagisme dans de nombreux pays, et du poids croissant du diabète dans le monde, réduire la consommation de tabac doit être une priorité des stratégies de santé publique, qui pourraient contribuer à la prévention et au contrôle du diabète, estiment les auteurs. Des législations anti-tabac peuvent offrir une protection aux non-fumeurs et aider les fumeurs se sevrer. »

    D’autant que pour les fumeurs passifs aussi le risque de diabète augmente de manière significative. Ils sont 22 % plus exposés que les non-fumeurs.


    Mais tout n’est pas perdu pour ceux qui souhaitent abandonner le tabac. La probabilité de développer un diabète retombe progressivement avec le temps, pour atteindre 11 % après 10 ans d’abstinence.


    Source : The Lancet Diabetes & Endocrinology

    Avertir les fumeurs

    Si l’association se confirme, 12 % des diabètes masculins et 2,5 % des diabètes féminins pourraient être attribués au tabagisme actif. La part serait particulièrement élevée dans les pays comptant de nombreux fumeurs, comme la Chine. Selon les chercheurs, deux actions doivent donc être prises : réduire la prévalence du tabac et renforcer les législations restrictives pour épargner les fumeurs passifs.

    « Les médecins devraient préciser qu’en plus d’être un facteur de risque de maladie cardiovasculaire et de cancer, le tabagisme peut aussi être considéré comme un facteur de risque de diabète, commente le Pr Naveed Sattar, de l’université de Glasgow (Royaume-Uni) dans un article associé. Les patients fumeurs doivent aussi être informés du fait qu’arrêter la cigarette et maintenir une abstinence à long terme ne réduira pas seulement le risque cardiovasculaire ou celui de cancer, mais réduira aussi, avec le temps, leur risque de diabète. »

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