Stéatose hépatique
La sédentarité est nocive pour le foie
La sédentarité et le manque d'activité physique sont associés à un risque accru de stéatose hépatique non alcoolique, qui peut dégénérer en cirrhose, voire en cancer.
L’alimentation trop grasse et riche en sucres n’est plus la seule responsable de la stéatose hépatique non alcoolique (NASH). Cette pathologie du foie serait également provoquée par les longues heures à rester assis, révèle une étude publiée dans The Journal of Hepatology.
Entre mars 2011 et décembre 2013, les chercheurs sud-coréens de l’école de médecine de l’université Sungkyunkwan (Séoul) ont examiné les dossiers médicaux de 140 000 hommes et femmes âgés de 50 ans ou plus. Ils ont également évalué le niveau d’activité physique et le temps passé assis de chaque participant grâce à un questionnaire.
La sédentarité tue à petit feu
Les examens de santé réalisés, notamment l’échographie du foie, ont montré que 40 000 volontaires souffraient d’une stéatose hépatique. D’après les observations des chercheurs, la maladie est apparue plus fréquemment chez les hommes et femmes sédentaires ou ayant une activité physique peu importante, deux facteurs de risques indépendants. De plus, l’association entre position assise prolongée et pathologie hépatique est également observée chez les personnes de poids normal (IMC de 23 ou moins).
« Le message est clair, nos chaises nous tuent lentement, mais sûrement, commente le Pr Michael Trennell, professeur de médecine à l’université de Newcastle (Grande-Bretagne) qui n’a pas participé à ces travaux. Notre corps est fait pour bouger, il n’est donc pas surprenant que la sédentarité, caractérisée par une faible activité musculaire, ait un impact direct sur notre physiologie. Faute de traitements efficaces pour la NASH, modifier son mode de vie demeure la pierre angulaire des soins. »
Deux Français touchés sur 10
En France, environ 20 % de la population serait touchée par la NASH. Les personnes obèses ou diabétiques sont les plus touchées (respectivement 50 et 90 %). En hépatologie, la NASH est le premier motif de consultation.
Mais la difficulté est que la maladie évolue en silence, sans déclencher de symptômes spécifiques. Le plus souvent, elle est détectée à un stade avancé, comme la fibrose ou la cirrhose ; dans le pire des cas le cancer s’est déjà installé. Aujourd’hui, 10 % des greffes hépatiques concernent des patients atteints de cette pathologie, pourtant bénigne lorsqu’elle est prise à temps.