En Angleterre

Produit psychoactif : les encens d’église pourraient être interdits

Accusés d’être légèrement psychoactifs, les encens brûlés dans les lieux de culte pourraient être interdits en Angleterre.

  • Par Marion Guérin
  • PACIFIC PRESS/SIPA
  • 17 Sep 2015
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    Les fidèles, tous drogués ? En Angleterre, la question se pose. En cause : l’encens que l’on brûle depuis la nuit des temps dans les lieux de culte, symbole de la prière qui monte aux cieux… et de substance potentiellement psychoactive.
    Des soupçons pèsent en effet sur les encens, qui pourraient être bannis des églises, temples et autres lieux de culte britanniques, rapporte le Telegraph.
    Une nouvelle loi, le Psychoactive Substances Bill, prévoit en effet d’interdire toutes les substances capables de « stimuler ou d’inhiber le système nerveux central d’un individu » ou qui « affectent les fonctions mentales ou émotionnelles d’un individu ».

    Cette loi a vocation à devancer les trafiquants et fabricants de drogues qui modifient la composition de leurs produits afin d’anticiper la législation et de les rendre légaux. Elle a été mise au point par la ministre de l’Intérieur britannique, Theresa May. Une liste d’exceptions sera établie, qui comprendra le café, l’alcool ou encore le tabac.

    Sept ans de prison pour des prêtres-dealers

    Mais pas l’encens. Or, sur la foi de travaux scientifiques menés sur des souris, les hommes d’Eglise du Royaume-Uni craignent que ces bâtons de résine ne tombent sous le coup de cette nouvelle loi. En effet, des études ont révélé la présence d’acétate d’encens, une substance chimique apte à élever l’esprit et à réduire l’anxiété et les symptômes dépressifs, contenue dans la résine de la plante de Boswellia qui sert à fabriquer les bâtonnets.

    Théoriquement, les prêtres pourraient donc être considérés comme des dealers. Une idée insupportable, qui les a incités à prendre leur plume pour s’adresser au gouvernement. L’Association des Cathédrales Anglaises, qui représente 42 églises ainsi que plusieurs associations caritatives, réclament ainsi l’attention du ministère sur ce risque pénal qui plane sur les religieux. En effet, si l’encens figure parmi la liste des substances interdites, les responsables des lieux de culte encourraient une peine de sept ans de prison !

    « Nous ne voudrions pas que le clergé commette des actes illégaux en perpétuant une tradition à laquelle les églises s’adonnent depuis 2 000 ans, et que les Egyptiens ont initié 2 500 ans avant Jésus-Christ, a ainsi expliqué le Doyen de Wakefield, le Très Révérend Jonathan Greener. Nous ne pensons pas que le gouvernement veut délibérément retirer aux églises le droit d’utiliser de l’encens. Nous pensons qu’il s’agit d’un oubli, mais nous voulons l’alerter avant que la loi entre en vigueur ».

    Le ministère de l'Intérieur a d'ailleurs précisé qu'il était peu probable que les encens ne tombent sous le coup de la législation, qui retient comme critère déterminant la recherche volontaire de l'effet psychoactif. 

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