Rapport de la Drees
Dépenses de santé : 2 900 euros par Français en moyenne
Chaque Français dépense en moyenne 2 843 euros par an en soins médicaux, pour un montant total de 186,7 milliards en 2013.
En 2013, la consommation de soins et de biens médicaux en France s’élève à 190,6 milliards d’euros, soit près de 2 900 euros par habitant. Un montant en légère hausse (+2,5 %) depuis 2013, selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publié ce mardi.
La part des complémentaires en baisse
Cette consommation représente 8,9 % du PIB du pays. Elle est financée à 76,6 % par l’Assurance maladie. Cette part a crû de 0,7 point entre 2011 et 2014, « en raison du dynamisme des dépenses qu’elle prend le plus en charge (soins hospitaliers, soins infirmiers, transports sanitaires, médicaments coûteux) et de la progression continue du nombre d’assurés exonérés du ticket modérateur », notent les auteurs du rapport.
En revanche, un phénomène nouveau a fait irruption cette année. Il semblerait ainsi que la part des organismes complémentaires diminue légèrement, alors qu’elle n’avait cessé d’augmenter jusqu’en 2012, pour se stabiliser en 2013. Cette part représente 13,5 % de la dépense en 2014, soit 25,7 milliards d’euros.
Le reste à charge est stable
Le reste à charge des ménages, quant à lui, a augmenté de 2006 à 2008 (pour atteindre alors 9,3 %). Depuis, il diminue : il s’établit à 8,5 % des dépenses de santé en 2014, « en baisse de 0,2 point pour la troisième année consécutive », observent les auteurs. Il est évalué à 16,2 milliards d’euros pour l’année 2014. « La France est ainsi l’un des pays de l’OCDE où la part des dépenses de santé financée par les fonds publics est la plus importante et le reste à charge des ménages le plus faible », s'est félicité le ministère de la Santé dans un communiqué.
Dans le détail, près de la moitié de ces dépenses est réalisée à l'hôpital (86,7 milliards, dont 66,8 mds dans le public), et leur croissance en valeur se maintient à 2,6 % depuis 3 ans. Viennent ensuite les soins de ville qui représentent plus d'un quart des dépenses (+3 %) : 20,5 milliards chez les médecins, 10,6 milliards chez les dentistes (+1,9 % en valeur) liés notamment à des dépassements de tarifs sur les prothèses.
La part de la Sécurité sociale varie très fortement d’un poste de dépense à l’autre, d’un peu moins d’un tiers pour les soins dentaires à plus de 90 % pour les soins hospitaliers et les transports sanitaires. Les soins hospitaliers se caractérisent par une part particulièrement élevée de la Sécurité sociale dans leur financement : 91,1 % en 2014. Les soins de ville, eux, sont pris en charge à près des deux tiers par la Sécurité sociale (63,9 % en 2014). Entre 2006 et 2011, cette part a diminué de 0,7 point, sous l’effet en 2008 de la pénalisation accrue des assurés ne respectant pas le parcours de soins et de la mise en place de franchises sur les actes d’auxiliaires médicaux. À partir de 2012, la part de la Sécurité sociale augmente à nouveau au sein des soins de ville, portée notamment par la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP). Les organismes complémentaires financent 21,7 % des soins de ville en 2014 », expliquent les auteurs.
Seule la consommation de médicaments est en baisse, pour la deuxième année consécutive (-1,3 %). La diminution des prix, l'arrivée de génériques pour des médicaments très consommés et le renforcement de la mesure "tiers payant contre génériques" expliquent cette baisse.