Perturbation de canaux ioniques

Acouphènes : une cause moléculaire enfin découverte

En étudiant le fonctionnement des acouphènes, une équipe de scientifiques américains espère mettre au point un traitement pour atténuer leurs effets.

  • Par Hugo Septier
  • SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
  • 30 Aoû 2015
  • A A

    Lorsque l’on va à un concert, il n’est pas rare que l’on vous distribue des bouchons d'oreille ainsi qu’une petite notice expliquant pourquoi il est important de se protéger de certains bruits aigus et du volume élevé pendant le spectacle. Et pour cause, les risques sont élevés.
    De plus en plus d’individus souffrent d’acouphènes, ces perceptions auditives parasites, bourdonnements ou sifflements, qui concernent 1 Français sur 4 au cours de sa vie, soit près de 16 millions de personnes. La première cause d’acouphène est le traumatisme auditif en milieu professionnel ou lors des loisirs, qu’il s’agisse de la chasse ou de l’écoute de musique amplifiée. S’ils sont sans gravité, ils peuvent vite devenir obsessionnels, surtout qu’une fois devenus chroniques, il est en théorie impossible de retrouver le silence…

    Remettre en fonction les canaux KCNQ

    Une équipe de chercheurs de l’université de Pittsburgh (Etats-Unis) serait sur la piste d'un tout nouveau traitement capable de réduire le volume des acouphènes. En effet, ils se sont intéressés à la manière dont fonctionne cette manifestation auditive chez les souris. Très vite, ils se sont aperçus qu’une hyperactivité d'un type de cellules auditives était visible chez certaines souris exposées à de forts sons.
    Cette hyperactivité est en fait la résultante d‘une réduction d'efficacité de canaux présents à la surface des cellules, appelés KCNQ, et qui laissent entrer et sortir les ions potassium. Cette mauvaise circulation ionique serait à l’origine d’acouphènes. Chez les souris exposées à du bruit mais pas victimes d’acouphènes, on remarque que ces canaux se remettent en marche assez rapidement, sans aide extérieure.

    Comme l’explique le Pr Thanos Tzounopoulos, du groupe de recherches, le but d’un tel traitement serait en fait de calmer l’hyperactivité de ces cellules. La mise au point d’un « activateur » de ces canaux pourrait ainsi baisser la sensibilité aux acouphènes. A l’heure actuelle, aucun traitement concret n’a encore vu le jour, en revanche, les chercheurs à l’origine de ces travaux y travaillent d’arrache-pied.  

    Dans l’attente de la commercialisation d'un médicament actif sur ces canaux ioniques, il est important de rappeler qu'il est conseillé de consulter un spécialiste dans les 48 h si vous avez été victime d’un traumatisme auditif. Une prise en charge rapide peut réduire l'ampleur des séquelles.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    
    -----