Chez la souris

Implanter de la graisse brune pour réduire le poids

Implanter de la graisse brune, tissu brûleur de calories, permet de contrôler la prise de poids, la glycémie et le taux de triglycérides sanguins chez la souris.

  • Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPA
  • 28 Aoû 2015
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    Des chercheurs américains ont réussi à recréer de la graisse brune humaine en laboratoire. Dans leurs travaux publiés dans Diabetes, ils révèlent que son implantation chez la souris a prévenu la prise de poids et diminué le taux de glucose sanguin.

    Chez l’homme, il existe deux types de cellules graisseuses : les adipocytes bruns et les blancs. Alors que le tissu adipeux blanc stocke les lipides sous forme de triglycérides, la graisse brune brûle les calories pour maintenir la température corporelle à 37 °C. C’est cette capacité de combustion qui a intéressé les scientifiques de l’université de Berkeley en Californie.

    Implantation de cellules souches

    Pour synthétiser ce tissu en laboratoire, ils ont utilisé des cellules souches présentes normalement dans la graisse blanche, qu’ils ont placées dans un gel souple capable d’orienter leur transformation en adipocytes bruns. L’originalité de leur méthode est d’avoir implanté chez la souris ce gel contenant des cellules encore indifférenciées. Pour suivre leur développement, les chercheurs ont utilisé des souris génétiquement modifiées produisant une protéine fluorescente.

    Ceci est une thermographie d'une souris implantée. La zone A représente la région où le groupe de cellules souches a été injecté. Comparée à la zone B, la région contrôle, on peut observer que la zone A est significativement plus chaude. Crédit : Kevin Tharp and Andreas Stahl.

    Une journée après l’implantation, les chercheurs ont observé qu’à température ambiante, la température corporelle des souris implantées a augmenté d’un degré, contrairement aux souris contrôle. Un effet proportionnel puisque plus la quantité de cellules est importante, plus la température grimpe, selon l'étude.

    Une prise de poids contrôlée

    Par ailleurs, lorsque les deux groupes de souris ont reçu une alimentation riche en graisses, les souris implantées ont pris deux fois moins de poids que les souris contrôle. Leur niveau de glucose et de triglycérides sanguins était également plus faible que celui des souris non implantées.

    « C'est un domaine de recherche en pleine expansion en ce moment, a expliqué Andreas Stahl, l'auteur de cette étude. Nous sommes les premiers à avoir implanté chez des souris un groupe d’adipocytes bruns artificiels et à montrer qu'il entraîne les effets attendus sur la température corporelle et ses bienfaits sur le métabolisme ».

    Les auteurs indiquent que cette technique pourrait conduire à de nouvelles approches pour combattre l’obésité, le diabète ainsi que d’autres troubles métaboliques.

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