Chez les personnes âgées

Oméga 3 : pas d'effet positif sur le déclin cognitif

La supplémentation en oméga 3 n'améliore pas les fonctions cognitives des personnes âgées. Cependant, se supplémenter avant l'apparition des troubles cognitifs pourrait être bénéfique.

  • DURAND FLORENCE/SIPA
  • 27 Aoû 2015
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    Alors que de nombreux travaux suggèrent que les oméga 3 protègent le cerveau de la dégénérescence, une vaste étude américaine montre qu’au contraire, ces acides gras ne ralentissent pas le déclin cognitif chez les personnes âgées. Ces conclusions ont été publiées ce mercredi dans la revue scientifique JAMA.

    Réalisée auprès de plus de 4 000 hommes et femmes durant 5 ans, cette étude est l’une des plus importantes sur le sujet. Les chercheurs de l’Institut National de la santé (NIH) aux États-Unis ont d’abord examiné l’effet des oméga 3 chez des personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Plus précisément, ils ont testé l’effet d’une combinaison d’antioxydants et de minéraux, nommée AREDS, à laquelle ils ont ajouté des oméga 3.

    Les résultats montrent alors que le cocktail AREDS a permis de ralentir la progression de la DMLA chez les participants, mais l’ajout d’oméga 3 n’a apporté aucun bénéfice. A la suite de cette première expérience, les chercheurs américains ont décidé d’étudier les éventuels bénéfices de ces acides gras.

    La supplémentation n'a pas d'effet

    Pour ce faire, les participants ont été répartis au hasard en plusieurs groupes. Le premier a reçu un placebo, le second des oméga 3 (de l'acide docosahexaénoïque, ou DHA, et de l'acide eicosapentaénoïque, ou EPA), le troisième de la lutéine et de la zéaxanthine (naturellement présentes dans les fruits, ces molécules auraient un effet protecteur contre la DMLA) et le quatrième des oméga 3 et la combinaison lutéine/zéaxanthine.

    Les volontaires ont passé des tests de mémoire et des examens évaluant les fonctions cognitives au début de l'étude, puis deux et quatre ans plus tard. Il apparaît alors que les capacités cognitives de tous les groupes ont diminué, ce qui indique qu’aucune supplémentation n’a fait de différence.

    « Il est possible que le moment de la vie où sont pris ces compléments alimentaires ou dans quel régime alimentaire ils sont inclus ait un impact, indique Lenore Launer, chercheuse à l’Institut National sur le Vieillissement, organisme dépendant du NIH. Des travaux supplémentaires vont être nécessaires pour savoir si la prise de ces compléments avant le développement des maladies comme Alzheimer peut avoir avoir un effet bénéfique ».

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