Diminuer le besoin d'antalgiques
La musique calme les douleurs post-opératoires
Ecouter de la musique avant, pendant ou après une opération chirurgicale permettrait de réduire l'anxiété et la douleur ainsi que le besoin en antidouleurs.
Ecouter de la musique adoucit les mœurs… et atténue les douleurs ressenties après une intervention chirurgicale, révèle une étude publiée ce jeudi dans le journal The Lancet.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié 73 essais cliniques contrôlés randomisés rassemblant plus de 7 000 participants. Certaines de ces études ont comparé les effets de la musique à l’utilisation d’analgésiques, alors que d’autres ont confronté la musique à des techniques de relaxation ou des massages. Tous ces travaux ont été réalisés avec des adultes.
Même sous anesthésie générale
Il ressort de cette analyse que la musique calme les douleurs et permet de réduire l’usage des antidouleurs. Il apparaît également que l’anxiété des patients après l’opération diminue et que leur satisfaction augmente.
D’après leurs observations, les chercheurs indiquent qu’écouter de la musique à tout moment – même sous anesthésie générale – est efficace ; il semble néanmoins qu’écouter sa chanson préférée avant l’opération est plus bénéfique que pendant ou après l’intervention.
Par ailleurs, en janvier dernier, une étude révélait les mêmes bienfaits chez les enfants. Les auteurs avaient alors expliqué que la musique est une méthode efficace pour réduire les douleurs post-opératoires chez l'enfant et éviter les effets secondaires des analgésiques.
De la musique pour tous
« Il existe aujourd’hui suffisamment de preuves pour démontrer que la musique devrait être disponible à tous les patients devant subir une opération. Ceux-ci devraient avoir la possibilité de choisir le type de musique qu’ils veulent entendre. Le moment d’écoute peut bien sûr être adapté en fonction des soins et des équipes médicales », explique Jenny Hole, co-auteur de l’étude et interne en médecine à l’université Queen Mary de Londres (Royaume-Uni).
Malgré tout, l’équipe poursuit ses recherches grâce un test pilote mené au Royal London Hospital. Celui-ci permettra d’examiner l’impact de la musique chez les femmes ayant recours à la césarienne et celles passant un examen par hystéroscopie (introduction d’une mini caméra dans l’utérus). Les patientes choisiront elles-mêmes leur liste de lecture et pourront l’écouter grâce à des enceintes intégrées à un oreiller. Un essai en conditions réelles qui permettra de dire si cette pratique peut être adoptée en clinique.