Etude dans le JAMA Oncology

Cancer : la chimiothérapie en stade terminal dégrade la qualité de vie des patients

Les patients atteints d'un cancer métastatique de stade terminal sont toujours sous chimiothérapie dans un cas sur deux. Une pratique qui nuit fortement à leur qualité de vie.

  • Par Julie Levallois
  • Gerry Broome/AP/SIPA
  • 24 Jul 2015
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    La chimiothérapie n’est pas toujours utile. Alors que certains patients sont à l’article de la mort, ils sont toujours sous traitement anticancéreux. D’après une enquête parue dans le JAMA Oncology, cette pratique dégrade la qualité de vie de gens qui, en dehors de leur cancer, se portent bien.

    Les auteurs de l’étude ont suivi 312 personnes atteintes d’un cancer de stade métastatique et toujours en progression. La moitié d’entre elles ont été placées sous chimiothérapie. Et même lorsque le cancer l’emporte, le traitement reste administré. Ainsi, 3 mois avant le décès, une personne sur deux recevait encore une chimio.

    Pour les patients dont l’autonomie est déjà attaquée par le cancer, cette pratique n’améliore ni ne détériore la qualité de vie. En revanche, les personnes qui, à part les symptômes du cancer, ont conservé une certaine mobilité voient leur qualité de vie fortement dégradée par le traitement.

    Juger au cas par cas

    « Les recommandations de l’ASCO [Association américaine d'oncologie clinique, ndlr] concernant la chimiothérapie chez les patients ayant un cancer terminal ont peut-être besoin d’être revues, en tenant compte des méfaits potentiels de la chimiothérapie chez des patients avec un cancer métastatique en progression », conclut l’étude. Ce n’est pas la première fois que l’intérêt de la chimiothérapie pour des patients en fin de vie est remis en cause. Ces travaux enfoncent le clou et pointent une pratique régulière bien qu’inutile.

    Mais il n’est pas question d’interrompre systématiquement la chimio lorsque les chances de survie sont nulles. Dans un commentaire associé à l’étude, Charles Blanke et Erik Fromme, de l’Université des Sciences et de la Santé de l’Oregon, appellent à la prudence. « Même quand les cancérologues sont clairs à propos du diagnostic et honnêtes à propos des limites du traitement, beaucoup de patients ressentent le besoin de continuer le traitement, écrivent-ils. En l’absence de données irréfutables définissant qui peut en tirer profit, il n’est pas correct de suggérer que les recommandations doivent être modifiées pour interdire la chimiothérapie à tous les patients en fin de vie, mais si un cancérologue estime que le patient risque de décéder dans les six mois, le choix par défaut devrait être de n’initier aucun traitement actif. »

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