Rapport de la protection de l’enfance

Ashya King : la fuite des parents a réduit ses chances de survie

Ashya King, en rémission d’une tumeur au cerveau, a une chance sur deux d’être en vie dans 5 ans. Selon un rapport, avec le traitement proposé par l’hôpital, ses chances seraient de 80 %.

  • Par Julie Levallois
  • Ashya King à son arrivée en République Tchèque (Petr David Josek/AP/SIPA)
  • 20 Jul 2015
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    Après la « cavale », c’est l’heure du bilan. Ashya King, en rémission d’une tumeur au cerveau, est rentré début juillet à son domicile de Southsea (Royaume-Uni) après 10 mois passés en République Tchèque. Ses parents l’avaient enlevé de l’hôpital de Southampton, où il était soigné, pour qu'il puisse recevoir un autre traitement, disponible à l'étranger. L’établissement a demandé un rapport au service de protection de l’enfance de la ville, dont les premiers extraits ont été consultés par le journal britannique The Telegraph.

    Des examens retardés

    Le mois d’août 2014 a vu s’organiser une chasse à l’homme d’envergure européenne. L’alerte est lancée à l’hôpital de Southampton : un jeune patient atteint d’un cancer du cerveau, incapable de se nourrir seul, a disparu. Son père l’a enlevé. La famille est finalement retrouvée en Espagne. Arrêté par la police locale, Brett King s’explique : il souhaitait que son fils accède à une protonthérapie que refusait l’établissement anglais.

    En septembre, la justice accepte la requête de la famille King : Ashya sera soigné à l’hôpital Prague-Motol, en République Tchèque. Quelques mois plus tard, Brett et Naghemeh King font part de la bonne nouvelle : le petit garçon est en rémission.

    Mais l’hôpital de Southampton veut faire toute la lumière sur l’affaire. Il a donc commandé un rapport au Child Safeguarding Board de la ville. Selon The Telegraph, il blanchit totalement l’établissement. L’enquête a révélé que les parents empêchaient ou retardaient certains examens avant même leur fuite en Espagne. Ils auraient notamment renâclé face à un examen du liquide céphalorachidien ou à l’insertion d’un dispositif permettant de drainer l’excès de liquide dans le cerveau.

    -30 % de survie à 5 ans

    En refusant que son fils soit traité par chimiothérapie, Brett King a considérablement réduit ses chances de survie à 5 ans : elles sont estimées à 80 % sous triple chimiothérapie, qui est le traitement de référence actuellement, contre 50 % sous protonthérapie. Même au cours de la cavale, la vie de l’enfant a été mise en danger. En effet, il était nourri à l’aide d’un tube nasal que les parents n’étaient pas aptes à manipuler en cas de problème.

    Le père du jeune Ashya campe toujours sur ses positions. « Le rapport échoue à affirmer si la décision de ne pas offrir la chimiothérapie à Ashya s’est faite ou non sur le conseil de professionnels de santé, y compris d’un expert européen de l’oncologie désigné par notre médecin généraliste de Portsmouth, déclare Brett King au Telegraph. Nous voulons insister encore une fois sur le fait que notre décision de traitement ne s’est pas appuyée sur nos croyances de Témoins de Jéhovah. »

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